L’exposition s’articule en trois parties. En prélude, il y a la projection de sept films expérimentaux et de concerts, réalisé par Georges Rey, l’une des figures du cinéma amateur lyonnais de l’époque. Il fut l’un des cofondateurs en 1976 du Cinéma, une salle autogérée, rue Saint Polycarpe, qui a même un soir accueilli Arielle Dombasle. « Un personnage extraordinaire », se souvient Georges Rey. « Une pin-up d’un intellectualisme surprenant ». La salle existe toujours est se trouve aujourd’hui rattachée au cinéma Opéra aux Terreaux, fondé par les mêmes en 1982.
Fasciné par le mouvement punk, Georges Rey, qui jusqu’alors filmait des vaches et autres chemins de fourmi en plan fixe, décide de capter l’énergie et l’effervescence ambiante d’une scène underground émergente. « 68 m’a libéré, le punk m’a encore plus libéré », sourit le cinéaste. L’exposition montre sept de ses films, tantôt des portraits d’acteurs de l’époque, tantôt des enregistrements de concerts. L’occasion de voir ou de revoir des groupes lyonnais mythiques de cette époque, comme Electric Callas, les Starshooters (avec casse de guitares) et Marie et les garçons.
Formé en 1975 autour de la batteuse Marie Girard, s’appelant successivement Femme fatale et Les garçons sauvages, avant de devenir Marie et les garçons, d’après le titre d’une de leurs chansons, ce groupe était l’un des acteurs majeurs de la scène lyonnaise de la fin des seventies. Plus rock que punk, les quatre musiciens avaient enregistré plusieurs disques et acquis une certaine notoriété, qui dépassait largement le périmètre lyonnais, grâce à des concerts mémorables, dont des premières parties avec Patti Smith et Talking Heads. Reformé brièvement pour deux concerts en 1988 et 1999, c’est à l’occasion de l’exposition So Punk ! que le groupe remonte sur scène, pour la première fois depuis presque 20 ans. Seule Marie, décédée en 1996 ne sera pas du voyage. C’est Diane Ziggy, sa fille de 22 ans, qui la remplacera à la batterie. « Le son de Marie et les garçons est toujours là », se félicite Erik Fitoussi, l’un des guitaristes. « Il y a quelque chose qui vibre toujours. »
Le groupe sera la tête d’affiche d’une soirée de concerts, donnée au Marché gare en clôture de l’exposition. Marie et les garçons seront alors entourés d’artistes lyonnais, choisis dans la scène underground d’aujourd’hui. On y trouvera Benjamin Seror, Agathe Max, Quentin Maussang, NED, Sophie Décoret, André Duracell et Sophie Nivet. Leur point commun est une démarche expérimentale et une « sensibilité punk », comme l’explique l’Institut.
La troisième partie de So Punk ! est consacrée à une expositions d’objets d’archives, de places de concerts aux disques vinyle, en passant par des publications témoins de cette époque.
Infos : Projection : jeudi 12 novembre à 19h, entrée libre (Auditorium). Exposition : du 13 au 29 novembre, mercredi à dimanche, 13 à 19h, entrée libre (Auditorium). Concert : samedi 28 novembre à 19h, 7€ (Marché gare). Rens. : www.i-ac.eu, 04 78 03 47 00. Lieux : Auditorium de l’institut d’art contemporain : 11 rue Docteur Dolard, Villeurbanne. Marché gare : 36 rue Casimir Périer, Lyon 2ème.