La croissance très élevée de 1% au premier trimestre 2011 en France n’aura été que de courte durée. Au deuxième trimestre l’Insée ne prévoit qu’un faible 0,2%. Rhône-Alpes subit également ce fléchissement, mais dans une moindre mesure. La région tire mieux son épingle du jeu que le national. Ainsi, quand le chômage augmente de 0,1% en mai en Rhône-Alpes, il bondit de 0,7% en France. Cette détérioration du marché de l’emploi ne serait pourtant que temporaire et conjoncturel. Entre le séisme du 11 mars au Japon et la hausse des prix des matières premières, les économies mondiale et nationale ont connu un coup dur. Néanmoins, le Japon remonte la pente et les prix des matières premières sont en voie de stabilisation. « L’inflation devrait amorcer un recul d’ici la fin de l’année », prévoit l’Insée.
En France « C’est le retour de la croissance, le climat des affaires est positif », se réjouit l’Institut de statistiques. La Région Rhône-Alpes ne fait pas exception à ce redressement économique et affiche même de meilleurs résultats que la moyenne nationale.
Pourtant, très industrialisée, Rhône-Alpes avait été plus affectée par la crise que le reste du pays. Le rebond n’en est que plus énergique : le secteur tertiaire est le grand vainqueur de l’année 2010, avec près de 24 000 emplois supplémentaires dans la région et 2,3% de demandeurs d’emploi en moins en avril 2011, comparé au même mois de 2010. Une baisse significative, mais qui bénéficie surtout aux jeunes hommes actifs, aux dépends des femmes et des chômeurs de longue date. Ce sont les départements qui ont été le plus affectés par la crise et le chômage qui remontent plus vite la pente, comme l’Ain et la Haute-Savoie.
Néanmoins, ces bons chiffres ne doivent pas tromper. Le tertiaire se redresse, surtout dans le secteur du tourisme, mais les consommateurs se tournent davantage vers des formules de vacances moins chères. Le nombre d’auto-entrepreneurs rhônalpins est en hausse, ils représentent les trois-quarts des créations d’entreprises, « mais une grande partie ne fait pas de chiffre d’affaires au bout de deux ans », nuance l’Insée. 7871 entreprises ont été créées sous ce régime au premier trimestre de 2011, contre 5878 à la même période de 2009, au plus fort de la crise.
Enfin, les chiffres favorables à l’emploi ne révèlent pas la précarité de beaucoup de postes proposés : « Près de la moitié se fait sous intérim. Le recours à l’intérim est classique en sortie de crise, mais il y en a beaucoup plus que la normale ». Même si l’intérim coûte plus cher à un employeur que d’embaucher, les chefs d’entreprise semblent préférer jouer la carte de la prudence.
Cependant, le monde voit enfin le bout du tunnel de cette crise interminable et sort le nez hors de l’eau. Fin 2011 ou début 2012, les économies française et rhônalpine devraient avoir retrouvé leur niveau d’avant-crise.