« Notre industrie a besoin de gagner en compétitivité », clame Jean-Louis Gagnaire, vice-président au développement économique au conseil régional Rhône-Alpes. Or, l’achat du premier robot est souvent appréhendé par les patrons de PME, car il peut bouleverser complètement l’organisation d’une entreprise. Pour les aider à franchir le pas, la Région a débloqué 3,2 millions d’euros. De quoi accompagner 200 sociétés pendant trois ans.
« Il faut qu’on sorte de la morosité. Les gros l’ont compris, il est temps que les PME le comprennent », martèle Bruno Bonnell. Et justement, « le plan ’Usine du futur’ permet aux patrons de faire appel à des consultants de haut niveau, les mêmes qui conseillent les grands groupes », ajoute l’homme d’affaires. « Il n’y a plus d’excuse. Les soutiens existent, il faut juste présenter des idées. »
Pour Bruno Bonnell, le retard français peut être même une chance. « Les performances de la nouvelle génération de robots sont tellement supérieures aux anciens que l’absence de base installé n’est pas un problème », explique-t-il. Parmi ces nouvelles machines, il y a les « cobots » (contraction de co-robot) qui aident l’homme dans ses tâches et notamment dans la manipulation de charges lourdes.
Accusés de détruire des emplois, l’arrivée de robots dans une entreprise peut provoquer des crispations du personnel. A tort, selon Jean-Louis Gagnaire. « La robotisation est la meilleure arme contre la délocalisation », estime l’élu.
L’expérience de l’entreprise Georges Pernoud à Oyonnax dans l’Ain, spécialisée dans la production de moules pour la fabrication de pièces thermoplastiques, semble lui donner raison. Elle s’est dotée de son premier robot en 2000 pour faire face à la concurrence asiatique. Aujourd’hui, elle en possède quatre, utilisés notamment pour des opérations de chargement. Durant la même période la société est passée de 30 à 75 salariés sur son site français.