Le message fait rire les associations. « Le fait de demander aux consommateurs d’héroïne d’arrêter équivaut à demander à un alcoolique d’arrêter de boire parce que l’alcool est trop fort », déclare Jesse de l’association Keep Smiling qui intervenant pour les problèmes de santé et de sécurité auprès des participants de concerts. « Demander la prise de produits de substitution est tout aussi utopique car beaucoup de toxicomanes rechutent. Des médicaments comme le Lamaline avec de la morphine dedans peuvent provoquer des abcès. La solution viendra quand le problème sera pris au sérieux ».
De plus, l’information semble mal circuler, et Keep Smiling affirme n’avoir rien reçu. « Nous ne sommes pas un organisme de santé reconnu par l’état », se plaint Jesse. « C’est vraiment à nous de chercher l’information. Nous avons des messages de la part de Rupture ou Pause-Diabolo, deux organismes reconnus. »
Chez Ruptures qui suit entre 500 et 600 personnes chaque année, l’information circule effectivement mieux. « Ceux qui viennent chez nous sont habituées aux risques », explique Florent Matel, chef du service. « Ils sont attentifs aux conseils donnés. »
Une maladie potentiellement mortelle
Causée par les spores toxiques d’une bactérie, la maladie du charbon demeure rare mais très grave. Les premiers symptômes peuvent être des gonflements, des rougeurs au point d’injection, ou de la fièvre. Dans ces cas, l’Agence régionale de santé Rhône-Alpes recommande aux toxicomanes d’appeler le 15 ou de se rendre d’urgence à l’hôpital. Intervenant par inhalation, injection ou ingestion du produit, la maladie peut en effet être guérie par des antibiotiques prescrits à temps.
En France, elle est souvent liée au contact avec les animaux. Cinq cas sont survenus depuis 2002, liés à des contacts avec des animaux infectés. L’alerte devrait rester en place jusqu’à nouvel ordre.