Si près de 130 sièges de députés pourraient basculer aux prochaines législatives, le Rhône n’est pas spécialement concerné. Nicolas Sarkozy y est arrivé en tête le 6 mai avec 52,02% et les votes dans les 14 circonscriptions sont plutôt tranchés. Si celles détenues par la droite ont très massivement voté pour le président sortant, celles de gauche ont plébiscité François Hollande quasiment avec la même ferveur. « Ce n’est pas très intéressant pour la presse », fait mine de compatir le député UMP Patrice Verchère. Quoique...
Les duels fratricides à droite
Tout d’abord, la onzième circonscription (Condrieu, Givors, Mornant, Saint-Symphorien-d’Ozon). Un fief de droite où Nicolas Sarkozy a obtenu 53,3% des suffrages. Georges Fenech y a été élu en 2002 et 2007. Or, le 27 mars 2008, il a dû démissionner, le Conseil constitutionnel ayant invalidé ses comptes de campagne.
Raymond Durand, son suppléant, lui a succédé en remportant la législative partielle avec 51,36% des voix. Un moins bon score que les 56,54% obtenus par Fenech un an auparavant. Alors que Fenech aimerait récupérer son siège, Durand s’accroche, misant sur son action sur le terrain... et le soutien de Michel Mercier. Depuis, les deux hommes ne s’adressent plus la parole et Georges Fenech, « agacé par l’attitude politique irresponsable » de Mercier, en veut à l’ancien garde des sceaux.
L’ambiance n’est pas bien meilleure à Lyon entre l’UMP et Lyon divers droite, qui a investi cinq candidats à Lyon et Caluire. Alors que le mouvement créé par Denis Broliquier reproche à l’UMP d’aller « d’échec en échec », le partie sarkozyste raille des « candidatures scorie », et fustige une « démarche qui divise ».
Si la plupart des candidats investis par Lyon divers droite sont d’illustres inconnus, la situation est différente dans la deuxième circonscription. Emmanuel Hamelin, l’ancien député UMP qui a perdu la circo en 2007, doit y affronter le maire du 2ème Denis Broliquier.
Pas de quoi effrayer le candidat UMP qui rappelle le score réalisé en 2002 par Amaury Nardone : 9,12%. Le candidat milloniste était alors soutenu par le même Denis Broliquier, un an à peine après le carton réalisé par son camp aux municipales.
La première basculera-t-elle ?
La première circonscription, remportée en 2007 par l’UMP Michel Havard est la seule détenue par la droite où François Hollande est arrivé en tête (53,98%). Malgré cela, Michel Havard reste serein et compte sur la campagne qui s’ouvre. « Nous avons à nouveau cinq semaines de débat sur le fond », avance le sortant. Une campagne qu’il compte mettre à profit pour pousser les thèmes qui lui sont chers : la maitrise de la dépense publique et le travail.
Bon point pour Havard : la gauche avance en rangs dispersés dans la première, entre la candidature Verts/PS national portée par Philippe Meirieu et celle de Thierry Braillard qui représente le PRG et le PS du Rhône.
L’extrême droite en embuscade
S’il parvient à réitérer ses scores de la présidentielle, le Front national pourra se maintenir au second tour dans six circonscriptions : les 8ème, 9ème, 10ème, 11ème, 13ème et 14ème. Un scénario que Philippe Cochet, président de la fédération du Rhône (photo), refuse d’envisager. « C’est un non sujet dans le Rhône », décrète le maire de Caluire, qui espère qu’une plus faible participation aux législatives empêchera le FN de franchir le seuil des 12,5% des inscrits, nécessaire pour se maintenir.