Ils étaient près de 150, mardi 24 mai, réunis place Bellecour à se demander comment allait se dérouler la suite des évènements. La question était de savoir ce qu’ils comptaient faire en cas de nouvelle intervention de la police : revenir et rester à chaque fois sous la statue de Bellecour ou changer d’emplacement. Chacun y allait de sa prise la parole et de son avis, sur la situation, sur la société… Le débat était libre.
« Nous sommes là pour changer la société », scande l’un des militants, applaudis par les autres. « Je revendique la liberté », poursuit un second au micro. ironie du sort, c’est sous la statue du roi, symbole de l’ancien régime, qu’a lieu le rassemblement pour plus de libertés. Mais les manifestants, eux, n’y prêtent aucune attention. Leur but c’est d’être vu et de rameuter toujours plus de monde. Pas si facile reconnaissent certains : « Beaucoup de gens passent et finalement on est toujours le même nombre ». Un peu plus loin, un groupe de policiers en uniforme les surveille. Et faisant référence aux affrontements de la veille, l’un des manifestants s’adresse aux hommes en bleu : « Messieurs les policiers vous êtes indignes de nous », lâche-t-il comme un cri du cœur.
Bellecour toujours
A 20h30, la décision n’a toujours pas été prise. Bellecour, les Terreaux, Antonin Poncet, la Croix-Rousse… Les places et quartiers sont passés en revue pour voir quel endroit serait le plus adapté. Finalement, après un vote à main levée, les manifestants décident de rester place Bellecour, quitte à se faire à nouveau repousser par la police. Si cela devait être le cas, la solution de repli serait la place des Terreaux. Mardi, ces citoyens indignés, n’ont pourtant eu aucun problème avec les forces de l’ordre et sont restés jusqu’à 23h à débattre. Ils ont d’ailleurs prévu, de se « rassembler encore et encore », tant qu’il y aura du monde pour les entendre.