La Marche des cochons est devenue une grande cause nationale à en croire la présence à la conférence de presse, d’Arnaud Gouillon et de Fabrice Robert, respectivement potentiel candidat à la présidentielle et président du Bloc identitaire. Ce parti d’extrême-droite, créé en 2009, avait donné rendez-vous lundi après-midi à la Traboule, le local des Identitaires lyonnais dans le quartier de Saint-Jean. « Pour des raisons de sécurité nous vous remercions de ne pas divulguer publiquement le lieu de la conférence de presse », avait-il été précisé dans l’invitation. Par crainte d’une agression, le quartier était quadrillé par des dizaines de sympathisants, en plus de policiers en civil et en uniforme. Pour pas grand chose finalement, la conférence de presse s’est déroulée dans le calme et la sérénité.
Il était beaucoup question de liberté cet après-midi-là à la Traboule. « On a en France un problème avec la liberté d’opinion », a clamé Arnaud Gouillon, fustigeant l’interdiction de la Marche des cochons. Ajoutant : « la liberté d’expression doit être valable pour tous, sinon elle n’a pas de valeur. »
Pour ce candidat autoproclamé à la présidentielle, l’interdiction de la manifestation relève de la censure. « Les ayatollahs en Iran font à peu près la même chose », s’est-il écrié, ajoutant que « ce n’est pas en étouffant un porte-voix qu’on étouffera la contestation. » L’interdiction ferait même le jeu des identitaires, selon lui. « La censure dans les pays communistes n’a pas étouffé les envies de liberté, celle dans l’ancienne monarchie n’a pas éradiqué les idées républicaines et la censure au Maghreb n’a pas empêché la liberté de triompher », a-t-il déclaré, « elle ne stoppera pas l’envie de gens de défendre leur identité. »
En changeant d’intitulé et d’endroit pour leur manifestation, les identitaires pensent avoir trouvé la parade contre une nouvelle interdiction. Exit le droit à la provocation et les masques de cochon, fini la déambulation dans les rues de Lyon. Le Rassemblement pour la liberté, présenté comme « plan B », ne bougera pas de la place Saint-Jean. « La place est facilement sécurisable » et « le préfet a les moyens humains de le faire », affirment les organisateurs, tandis que la précédente manifestation avait été interdite au motif qu’elle risquait de dégénérer en affrontement entre camps hostiles. « On n’est pas là pour agresser les gens », a assuré Arnaud Gouillon. Et si cela ne suffisait pas pour amadouer les autorités ? « Nous avons un plan C », ont glissé les organisateurs, sans vouloir donner plus de détails. 600 sympathisants des quatre coins de la France sont attendus samedi à Lyon.
Toutes les photos de la conférence de presse sont sur www.facebook.com/lyoninfo.