« Il est très largement à craindre que des violences se mettent en place », a estimé la représentante de la Préfecture, lors de l’audience. Alors que les identitaires avaient prévu de défiler de Saint-Jean à Bellecour, en passant par les Terreaux, une contre-manifestation devait partir à la même heure des Terreaux, avant de rejoindre Bellecour. « La protection policière sera extrêmement difficile, en centre-ville, un samedi après-midi », a mis en garde la Préfecture.
« L’ordre public doit prévaloir sur la liberté de manifester », a renchéri Anne Dinicola, l’avocate de SOS Racisme. Elle a alerté sur la venue de « beaucoup de manifestants de la France entière » et « une contre-manifestation musclée ». « On va avoir un affrontement, c’est sûr », a-t-elle conclu.
« Si le parcours pose problème, nous sommes tout à fait prêts à prendre attache avec la préfecture pour en trouver un autre », a rétorqué Maître Frédéric Pichon, l’avocat des organisateurs (à droite sur la photo), estimant toutefois qu’« il appartient au préfet de mettre en œuvre tout ce qui est nécessaire pour permettre à la manifestation de se dérouler. » Un argument qui n’a pas convaincu le juge.
En revanche, les autres raisons avancées par le préfet dans son arrêté n’ont pas connu le même succès. Celui-ci avait argué, que la manifestation « dénonce une pratique religieuse, ce qui est contraire à la laïcité de la République ». « C’est la première fois que je vois une telle conception de la laïcité et de la République », ironisait alors Maître Pichon. Puis, la préfecture avait estimé que « la manifestation fait en quelque sorte l’apologie de la discorde sociale ». « A ce moment-là, il faut interdire les manifestations de la CGT, qui sèment aussi la discorde sociale », a répondu l’avocat des identitaires, soulevant qu’il n’y a pas eu de « protestations d’imams ou d’associations musulmanes ».
Réactions
Tandis que le maire de Lyon et SOS Racisme se sont félicités dans des communiqués de la décision du Tribunal administratif, les identitaires dénoncent sur leur site une « décision proprement scandaleuse, et véritablement attentatoire aux libertés publiques fondamentales qui sont la liberté d’expression et la liberté de manifester. » Ils comptent annoncer lundi « comment ils entendent organiser leur riposte face à cette privation de liberté excessive et arbitraire. »