Entre 200 et 300 personnes, magistrats mais également membres de l’administration pénitentiaire, avocats ou policiers, s’étaient rassemblées devant le bâtiment pour clamer leur colère. Prenant la parole à tour de rôle, les représentants de chacune des professions et syndicats composant la chaîne pénale jugeaient « indigne » l’instrumentalisation par le chef de l’État d’un fait-divers tragique à des fins politiques.
Selon Christine Devalette, conseillère à la cour d’appel de Lyon, les magistrats doivent s’accommoder depuis 2007 d’un cumul de textes de lois, parfois contradictoires, sans avoir les moyens matériels de les appliquer. Ainsi, pour le seul tribunal de grande instance de Lyon, il manque 40 postes de greffiers sur les 291 préconisés par la Chancellerie. Qui plus est, « on trompe les Français quand on leur fait croire que ces lois vont empêcher tout risque de récidive », rappelle la conseillère. « Même avec plus de moyens, le risque zéro n’existe pas. »
Une fois n’est pas coutume, le Syndicat National des Officiers de Police (SNOP), a manifesté aux côtés des magistrats. Les policiers se sont eux-aussi sentis visés par les déclarations de Nicolas Sarkozy. Ils ont néanmoins tenu à garder leurs distances même si, selon le syndicat, « le mouvement des magistrats est on ne peut plus légitime. »
En grève d’audience depuis lundi, les magistrats lyonnais doivent se réunir en assemblée générale vendredi matin pour décider de la suite des événements.
A noter également que les professeurs des facultés de droit ont mis en ligne une pétition de soutien aux magistrats : http://www.petitionenligne.fr/petition/les-facutles-de-droit-soutiennent-les-magistrats/905