Toute entreprise de plus de dix salariés doit se doter de délégués du personnel. Or, Lyon Capitale, depuis son rachat en 2008 par le groupe d’expertise comptable Fiducial, n’a jamais organisé d’élections pour ces délégués. Le 4 janvier dernier, le Syndicat national des journalistes (SNJ) a alors écrit à la direction du magazine lui demandant de se mettre en règle. Aussitôt, le directeur de la publication Didier Maïsto avait organisé une réunion interne pour faire savoir, selon les journalistes présents, qu’il considérait cette demande comme « une trahison ».
L’affaire ne s’arrête pas là. Le 15 janvier, les trois journalistes, qui ne souhaitent pas que leurs noms soient divulgués, reçoivent un courrier leur indiquant leur mise à pied. La direction les aurait identifiés comme « les meneurs, ceux qui organisaient les élections » selon l’un d’eux. Ils seront finalement licenciés le 3 février. Entre ces deux dates, le SNJ et l’inspection du travail tentent d’organiser une médiation, sans succès. Le motif évoqué, « l’insuffisance professionnelle » ne tiendrait pas debout selon les trois journalistes. Tous affirment n’avoir jamais reçu d’avertissement.
Six journalistes sur les neuf que compte désormais la rédaction de Lyon Capitale se sont mis en grève vendredi pour exprimer leur soutien. Depuis, le PDG s’est engagé oralement à organiser les élections. Jusqu’à présent, aucune convocation n’a toutefois été adressée aux syndicats, selon les grévistes. La direction, quant à elle, n’a pas souhaité s’exprimer sur le sujet pour le moment.
Les trois journalistes licenciés envisagent de saisir les Prud’hommes.