Feu de palettes, barbecue et sandwichs-merguez attendaient le candidat dans un froid glacial mais ensoleillé à Saint-Fons, dans la vallée de la chimie lyonnaise. C’est ici que travaillent 280 des 1700 salariés français du pôle PVC d’Arkema (2600 dans le monde). L’ancienne filiale de Total, vendue il y a 6 ans, souhaite se débarrasser de cette branche, moins rentable que les autres. Elle doit être cédée pour un euro symbolique à l’homme d’affaires anglo-américain Gary Klesch.
« Klesch achète pour un euro une entreprise qui dispose de 96 millions d’euros de trésorerie, de 176 millions d’euros de stocks et de 200 millions d’actifs », fulmine un responsable syndical CGT.
« C’est un cas tellement caricatural, qu’on se demande si ça n’a pas été inventé dans un bouquin anti-capitaliste », s’étrangle le candidat à la présidentielle, qui a rencontré pendant une demi-heure les syndicats de l’entreprise. « L’unique raison pour laquelle ils veulent vendre le pôle PVC, c’est que dans le bilan global de l’entreprise, il diminue la profitabilité. »
Sur une estrade improvisée au self des salariés, Jean-Luc Mélenchon a fustigé les « dépeceurs » de l’industrie et le « bon à rien de Besson », qui ne s’oppose pas à la transaction. « Le fond de pension qui s’apprête à vous reprendre n’en a rien à fiche que vous produisiez du PVC, des rails ou des castagnettes. Vous n’existez pas pour eux, vous n’êtes même pas des pions, des numéros, vous êtes un centre de coûts », s’est-il écrié. Un discours qui a fait mouche, accueilli par des « Mélenchon, président ! » et « résistance, résistance ! »
« J’espère que la médiatisation de sa visite nous aidera », glissait en sortant un salarié venu de Fos-sur-mer. « Ça donne du courage à ceux qui se battent », a estimé Jean-Luc Mélenchon dans le car qui l’emmenait à Villeurbanne où il tenait meeting le soir.
Toutes les photos de la visite sont sur www.flickr.com/lyoninfo