Bien que rien ne soit jamais simple au pays des Verts, il est néanmoins peu probable que la commission, qui se prononcera en décembre, après consultation du bureau exécutif de France Écologie, aille à l’encontre du choix des militants. Philippe Meirieu semble quelque peu coopté par Daniel Cohn-Bendit, le leader d’Europe Ecologie l’ayant déjà adoubé lors de sa venue au forum de Libération en septembre.
Pour ne pas déroger aux habitudes, la désignation de la tête de liste s’est parée d’une inévitable complexité. Élection à tiroirs, les militants devaient, dans un premier temps, trancher entre trois candidats encartés au parti : Gérard Leras, président du groupe des Verts au Conseil Régional, Marie-Odile Novelli, vice présidente de la région, déléguée aux solidarités et Étienne Tête, adjoint au maire de Lyon. C’est Marie-Odile Novelli qui a remporté le second tour du scrutin contre Gérard Leras avec 54,5% des suffrages. Ce n’est qu’après que les Verts devaient se prononcer sur l’opportunité pour leur candidate de se ranger derrière Philippe Meirieu. 85% des votants se sont exprimés pour, 9% contre.
Devant ce parterre de sympathisants, la nouvelle tête de liste a dit son « émotion » d’avoir été choisie, « un honneur » qui lui impose « un devoir de réussir ». « Je ne serai jamais indifférent à la dimension humaine en politique. Ce n’est pas une faiblesse, mais une force », a-t-il ajouté.
En choisissant une tête de liste connue et issue de la société civile, selon le charabia en cours, les différentes composantes d’Europe Écologie espèrent rééditer leur exploit des Européennes, où leur score historique de 23,70% leur a permis d’arriver largement devant les socialistes (15,11%). D’ici là, une autre commission doit se charger de constituer les listes. Les militants ont voté par correspondance pour établir un vivier dans lequel il reste à ordonnancer les noms.
Philippe Meirieu
Né le 29 novembre 1949 à Alès dans le Gard, Philippe Meirieu est un chercheur et écrivain français, spécialiste en sciences de l’éducation et en pédagogie. Il a inspiré plusieurs réformes pédagogiques, comme l’instauration des modules au lycée ou la création des IUFM au début des années 1990.
Il a, en quelque sorte, joué à domicile, puisque l’assemblée générale se tenait dans un amphithéâtre de Lyon-II, où il exerce ses talents de professeur.