Tiré du manga culte de Jirô Taniguchi, Quartier lointain de Sam Gabarski plonge le spectateur dans la douce vie des années 60, ses verres à rayures, ses jukebox dans les bars et son look rétro. Thomas débarque dans sa ville natale (Nantua, alors florissante bourgade de l’Ain), décidé d’empêcher son père de partir. Et retrouve au lycée la belle Sylvie Dumontel, fille du médecin de famille, à qui il n’a jamais osé parler. « Tout a commencé dans un rêve », se souvient Jirô Taniguchi. « Je retournais dans mon enfance et je réussissais à déclarer ma flamme à la jeune fille dont j’étais amoureux au collège. J’ai brodé autour de cette idée : la possibilité de retrouver sa vie et son corps d’enfant tout en gardant son esprit d’adulte. » L’idée est séduisante.
Mais voilà la réalisation de Sam Garbarski, dont c’est le troisième long-métrage, ne suit pas. Les dialogues sonnent faux, le jeu des adultes paraît emprunté (contrairement à celui des ados, convaincant et frais), le scénario longuet. S’y ajoutent des scènes filmées au ralenti, muettes, la multiplication des voix off, et une succession de bruitages étranges en guise de bande sonore, enveloppant le film dans une sorte de ouate, pour faire qu’on commence à lorgner sa montre dès la demi-heure de film. Mieux vaut encore se procurer la BD (Quartier lointain : L’intégrale de Jirô Taniguchi, 405 pages, Casterman, 25,95 €).
– Long-métrage belge, luxembourgeois, allemand, français
– Réalisé par Sam Garbarski
– Avec Léo Legrand, Jonathan Zaccaï, Alexandra Maria Lara, Pascal Greggory, Laura Martin...
– Site officiel : http://quartierlointain.com
– Durée : 1h38
– Sortie : 24 novembre