Une victoire d’une bien courte tête. Si Rhône-Alpes se classe dans le peloton de tête des dix critères utilisés pour établir le classement, la région n’arrive jamais première. Pire, sur des points importants comme l’évolution de l’emploi, elle n’est que 8ème avec une augmentation de 1,2 % entre 2005 et 2010. La première région dans cette catégorie, Midi-Pyrénées, a vu elle ses chiffres d’emploi croître de 4,7% durant la même période. Le résultat n’est pas bien meilleur pour le PIB, en progression de 14,2% entre 2004 et 2009, soit moins que le moyenne nationale (14,7%). A nouveau, Midi-Pyrénées se classe en tête avec 18,5% d’augmentation.
Bernard Gaud, nouveau président du Medef Rhône-Alpes, explique ces résultats « par la grande stabilité de la région. Elle n’explose jamais et ne s’effondre jamais. » Pour lui, le titre d’économie régionale la plus dynamique de France devrait servir de coup de fouet et pousser les entreprises à ne pas se reposer sur leurs lauriers. « La faiblesse de la croissance du PIB en Rhône-Alpes est un indice que tout n’est pas gagné », prévient-il.
Une notoriété à travailler
Le président du Medef pointe les faiblesses persistantes de l’économie rhônalpine. Faible compétitivité des entreprises, trop peu encore de pôles d’innovation et surtout, une notoriété à travailler. « La Bretagne par exemple est une région à l’identité forte, ce n’est pas le cas de Rhône-Alpes. Nous n’avons pas fait ce qu’il fallait pour sortir du lot », regrette Bernard Gaud.
Une image évolue toutefois quelque peu nuancée par un autre sondage mené par le Journal des Entreprises auprès de ses lecteurs cadres et dirigeants. Rhône-Alpes y arrive en tête des régions les plus attractives. 35% des sondés souhaiteraient s’installer en priorité dans la région.
Des marges de progression
« Il est temps de mobiliser très activement les chefs d’entreprise », estime Bernard Gaud. Militant des projets de contournement de l’agglomération lyonnaise, il classe l’amélioration des voies de circulation parmi les priorités régionales. Autre axe de développement important, selon lui : les pôles d’excellence. L’exemple grenoblois de rapprochement entre les mondes de l’entreprise et de la recherche dans la nanotechnologie devrait faire école à Lyon. « Avec cette première place, nous n’avons plus le droit de ne pas être ambitieux. »