publicité fleche bas
actualite
Retrouvez
Lyon Info sur :
logo-facebook logo-twitter rss
Accueil > Culture > Tête de turc
Partager sur : 
diapo
Cinéma

Tête de turc

Bora, 14 ans, est un jeune turc de la cité. La violence fait partie de son quotidien, les bandes s’affrontent, les dealers font la loi. Les esprits s’échauffent quand la police fait une descente pour démanteler un trafic de drogue. Simon, médecin urgentiste, qui passe par là, est pris pour cible par les jeunes. Laissé pour mort dans sa voiture en flammes, il est sauvé par Bora. Quelques instants auparavant, c’est lui qui avait jeté le cocktail molotov fatal. Au même moment, la femme que Simon devait aller soigner, meurt. Le médecin, son policier de frère en quête de vengeance, le mari anéanti par la mort de sa femme et Bora voient leurs destins désormais liés.

Pascal Elbé, qui officiait jusqu’alors surtout devant la caméra ou bien comme scénariste, signe ici sa première réalisation. Un polar noir et efficace sur la violence, mais aussi sur les liens familiaux, les non-dit, la culpabilité, les femmes courage qui élèvent leurs enfants dans des conditions difficiles, la vengeance et le pardon. Le montage adopte la violence du propos, la caméra plonge le spectateur au cœur de l’action, avant de lui permettre de prendre du recul et de comprendre la scène.

Pour son galop d’essai, Pascal Elbé s’est entouré de valeurs sûres comme Roschdy Zem, Florence Thomassin ou Simon Abkarian. Tous les jeunes, en revanche, n’avaient encore jamais travaillé devant une caméra. « Comme ça c’était la rentrée de classes pour tout le monde », réalisateur compris, sourit Elbé. « Ce n’était pas plus mal. » Les jeunes ont été repérés lors de « castings sauvages dans les lycées ». Cela a permis de révéler un nouveau talent, celui du jeune Samir Makhlouf qui joue Bora et porte le film pour ses débuts au cinéma. Le seul maillon faible du casting est Ronit Elkabetz qui incarne la mère de Bora. Tout au long du film, elle paraît ailleurs, alors que son rôle la veut présente et forte.

Tête de Turc est le fruit d’une recherche fouillée. « J’ai rencontré des travailleurs sociaux, des urgentistes et des flics », raconte le metteur en scène. « J’ai même demandé au patron de la Brigade criminelle de relire mon scénario pour détecter d’éventuelles erreurs. » Un scénario haletant et authentique, chargé d’une violence contenue, intime aussi bien que publique et familiale. Les secrets, un temps cachés éclatent au grand jour. Le film parle de responsabilité et de conscience. A l’instar de Simon le médecin, il cherche à comprendre sans victimiser.

La bande originale de ce film choral est signé Bruno Coulais, compositeur des Choristes. Elle prouve qu’on peut filmer des cités sans mettre du rap en fond musical. Tourné en 6 semaines au lieu 9 prévues, en raison d’un budget riquiqui (moins de 3 millions d’euros), le film se termine comme une tragédie grecque. « Je voulais une fin triste qui montre que chaque geste a un poids », affirme le réalisateur, qui fourmille déjà de nouveaux projets. « J’ai des idées pour 4 ou 5 nouveaux scénarios », note Pascal Elbé qui a visiblement pris goût au métier de metteur en scène. « Le paradis c’est si le film rencontre un public », clame-t-il. Ce n’est pas trop mal parti.

 Long-métrage français
 Réalisé par Pascal Elbé
 Avec Roschdy Zem, Samir Makhlouf, Pascal Elbé, Ronit Elkabetz, Simon Abkarian...
 Durée :1h27
 Genre : Drame, Policier
 Site officiel : www.tetedeturc-lefilm.com
 Sortie : 31 mars

Photos : lyon-info.fr et Warner Bros. France

Publié le : lundi 29 mars 2010, par Michael Augustin

Partager sur : 
Galerie photos (14 photos). Cliquez sur une image pour ouvrir le diaporama.



Commenter :


modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par les responsables.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Psychomagie : un art pour guérir

Jodorowsky, artiste-guérisseur entre réel et magique

Revivre sa naissance, son enfance, voire vivre sa propre mort. La prescription d'Alejandro Jodorowsky est (…)
La suite
Bouquinistes

Comment vendre ses livres d'occasion à Lyon ?

Aussi amoureux qu'on puisse être de livres, soyez honnêtes, combien de livres de votre bibliothèque avez-vous (…)
La suite
Exposition

Lumière sur Yoko Ono

Le musée d'art contemporain (macLyon) de Lyon accueille très prochainement l'une des expositions les plus (…)
La suite
Art contemporain

Découverte et redécouverte à l'IAC

« Collection 15' » et « Demain dans la bataille pense à moi » sont présentés simultanément dans les 12 espaces (…)
La suite
Musée des Confluences

Une exposition crée le lien entre arts plastiques et machines

Plus de 170 pièces, du XVIIIe siècle à nos jours, issues de 44 musées en Europe sont ici réunies pour la première (…)
La suite
Une mise en scène à faire fuir les jeunes

Faust à l'Opéra de Lyon : « Madame, on préfère le théâtre »

Florence Leray, journaliste mais également enseignante en philosophie a emmené ses élèves à l'Opéra. Le (…)
La suite
Clôture du Festival Lumière

Martin Scorsese : « Il faut se battre pour le cinéma ! »

Le festival Lumière s'est conclu dimanche sur un dernier hommage au lauréat, Martin Scorsese. De nombreuses (…)
La suite
La Une  | La ville  | Economie  | Culture  | Politique  | Ecologie  | Société  | People  | Sport  | Carrière | | Plan du site | | Nos partenaires| SPIP