Déjà en 2006, l’association avait troqué deux étages en hauteur pour installer un semblant de magasin au rez-de-chaussée. « Le pôle accueil était séparé du coin matériel. Nous ne pouvions servir qu’une seule personne à la fois. Les gens attendaient tous dans l’entrée », se souvient Odile Berthollet, responsable de la boutique. « En déménageant en bas, nous avons enregistré 33% de nouveaux passages en 2008 ». Avec le relooking de la boutique, ce chiffre devrait exploser en 2009. La clientèle ? Essentiellement des retraités et des parents venus acheter du braille pour leurs enfants.
Accessible aux personnes à mobilité réduire, pourvue d’une large vitrine, d’étagères oranges adaptées et d’un grand espace de circulation, la boutique version 2009 s’étend sur 55 m2. « Les clients peuvent se déplacer comme dans n’importe quel magasin. Nous sommes deux à présent pour les renseigner », souligne Odile Berthollet, épaulée par Sylvie Gauthier et Annie Boyer, selon les jours de la semaine.
« Je viens régulièrement, pour des besoins spécifiques et je suis très satisfait du choix », explique un monsieur âgé, venu acquérir un thermomètre frontal sonore, « pour la grippe A ». Sur les rayons : de l’horlogerie, en gros caractères, en braille et sonore ; des cannes de locomotion ; des jeux et loisirs ; des publications ; de la papeterie pour rédiger en braille et toutes sortes d’appareils audio destinés à faciliter la vie quotidienne des malvoyants. Le Victor, par exemple, permet de lire les CD au format Daisy, qui garantit une compression plus importante qu’un MP3 classique. Sortes de scanner, les machines à lire transcrivent en synthèse vocale un texte imprimé sans coupures. Sans compter les micro-ondes parlants, téléagrandisseurs pour grossir les lectures et autres détecteurs de couleurs. « Une page en arial 10 correspond à trois pages en braille. Lourd et long à faire, le braille perd du terrain », commente la jeune femme.
« Tout est vendu à prix coutant. Les produits sont testés au siège de l’AVH à Paris avant d’être commandés, intégrés au catalogue et envoyés aux différents comités locaux. Certains, à usage médical, peuvent être remboursés par la sécurité sociale ou la mutuelle des clients », poursuit-elle. « Le matériel est disponible par correspondance ou directement à la boutique, ce qui permet aux malvoyants de bénéficier de nos démonstrations. Nous testons systématiquement chaque produit pour répondre au mieux à leurs attentes ».
On compte en France 65 000 aveugles pour plus d’un million de malvoyants. « Un nombre qui s’accroit avec le vieillissement de la population. Il apparaît de nombreuses dégénérescence maculaires, des rétinites pigmentaires ou encore des glaucomes. La pollution, par exemple, n’est pas étrangère à la sécheresse oculaire », explique Odile Berthollet.
Il existe plus de 80 comités et délégations de l’association Valentin Haüy pour le bien des aveugles dans l’hexagone. Le comité de Lyon emploie sept salariés et travaille régulièrement avec 80 bénévoles. Au premier et au deuxième, on retrouve une bibliothèque en braille, un club informatique, un service d’impression et de reliure de livres en braille, une bibliothèque sonore et les locaux administratifs de l’association.
Pour le bicentenaire de la mort de Louis Braille, le comité veut installer, dans un square voisin, un clavier géant en braille où sera écrite une phrase de la Déclaration universelle des droits de l’homme. Uniquement financée par les dons et les subventions de l’Etat, l’association appelle aux donateurs.
97 boulevard des Belges – 69 006 Lyon – Tél. 04 78 52 42 90. www.avh.asso.fr