Le permis de construire signé

L’avenir du Stade des lumières s’éclaircit... un peu

« C’est un jour important », s’est félicité le président de l’OL Jean-Michel Aulas (photo). Quelques heures plus tôt, Pierre Crédoz, maire de Décines, avait signé le permis de construire du Stade des lumières. Le dernier document administratif qui manquait à l’OL pour lancer les travaux. Reste à financer le projet.

« Fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité. » C’est en citant Antoine de Saint Saint-Exupéry que Jean-Michel Aulas a lancé la conférence de presse, qui devait marquer la genèse du grand stade. Un projet qui est dans les cartons depuis 2004 et qui pourrait voir son aboutissement en 2014. A condition de trouver l’argent nécessaire et de contrer les nombreux recours des opposants.

« C’est un long chemin qui nous a mené à cette date du 3 février », a reconnu le président de l’Olympique lyonnais. Depuis 2004, le club songe en effet à s’agrandir. D’abord en étudiant la rénovation de Gerland. Or, les résultats de l’étude confiée à l’architecte lyonnais Albert Constantin ne satisfont pas la direction de l’OL. L’année suivante, le club jette son dévolu sur le terrain du Puisoz, entre Lyon et Vénissieux. L’endroit, en bordure du périphérique, est idéalement desservi par le métro et le tram, mais son propriétaire, le fonds américain Apollo, se montre trop gourmand.

Puis, en août 2006, le président du Grand Lyon Gérard Collomb déniche un champ de patates à proximité de la rocade est : le grand Montout. Le 21 octobre, il le fait visiter à Jean-Michel Aulas. Commence alors une guérilla avec de nombreuses associations écologistes et de riverains, qui dénoncent l’accessibilité insuffisante du terrain qui n’est pas desservi par le métro. Des arguments balayés par le président de l’OL : « il vaut mieux avoir trois accès tramway qu’un seul accès métro. » En réalité, il n’en a qu’un, car seul le T3 sera prolongé jusqu’au stade.

Une douzaine de recours ont déjà été déposés ou vont l’être, dont l’issue est incertaine. Pas de quoi inquiéter Jean-Michel Aulas. « Toutes les procédures ont pour l’instant été gagnées par les collectivités et le Sytral », indique le président du club. Ainsi, l’OL n’entend pas attendre les éventuelles contestations du permis de construire et prévoit d’envoyer les bulldozers dès le mois prochain. La pose de la première pierre est attendue pour avril et mai, de quoi pouvoir livrer ce chantier de 27 mois à temps pour le coup d’envoi de la saison 2014/15.

Sauf que, le club n’en a aujourd’hui pas les moyens. Les négociations avec Vinci, pressenti comme partenaire, n’ont pas encore abouti. Le géant du BTP doit prendre jusqu’à 49% de la Financière du Montout, propriétaire du futur stade, et apporter 100 millions d’euros. Mais il n’y a rien de signé encore. Pas plus qu’avec les banques, qui doivent prêter le reste. 30 établissement internationaux ont été contactés, dont une dizaine seraient prêts à étudier le dossier. Rien de plus pour l’instant.

Le naming est également encore au point mort. Officiellement parce qu’il fallait attendre le permis de construire pour lancer les négociations. Mais surtout parce que l’OL, qui compte vendre le nom du stade 150 millions d’euros, n’a pas encore trouvé preneur. Du coup, le club regarde vers des contrées lointaines : Émirats arabes unis, Qatar, Chine...

Et cherche de nouveaux partenaires. Ainsi, une clinique du sport de renommé international viendrait compléter les deux hôtels (100 et 150 chambres), le centre de remise en forme, les bureaux (12 000 m²), le centre de loisirs, ainsi que des restaurants à thème.

Le Stade des lumières en chiffres :

- 58 000 places
- coût : 381 millions euros HT
- classification UEFA : 5 étoiles (note maximale)
- coût des équipements annexes : environ 70 millions euros HT
- terrain : 45 hectares
- recettes supplémentaires espérées : 50 à 60 millions d’euros

Publié le : vendredi 3 février 2012, par Michael Augustin