Les sacs s’amoncellent

Ordures : deux semaines sans ramassage

A l’issue de la deuxième semaine de grève des agents de collecte, les poubelles débordent. Malgré la levée des blocages de dépôt, ordonnée par la justice, le mouvent reste très suivi. L’opposition communautaire se montre de plus en plus critique.

Toute la semaine, le taux de grévistes a dépassé les 40%, même si une légère baisse a été observée vendredi avec 41% des éboueurs en grève, contre 48% la veille. De plus, 244 agents des autres services communautaires avait cessé le travail jeudi par solidarité avec les éboueurs.

La justice a tranché

Saisi par le Grand Lyon, le tribunal de grande instance a ordonnée jeudi aux piquets de grève de ne plus empêcher les non grévistes de travailler. Le juge a reconnu « le trouble manifestement illicite consécutif aux entraves à la liberté du travail » et les « agissements compromettant la sécurité des personnes et des biens commis par le personnel en grève ». Il a encore constaté « l’existence d’un péril imminent, du fait de la possibilité de réitération de ce trouble ».

« Cette décision garantit le droit à la liberté du travail et donne au Grand Lyon les moyens de le faire respecter y compris par le recours aux forces de l’ordre », s’est réjoui le Grand Lyon dans un communiqué, assurant aussitôt que « l’intention du Grand Lyon » n’était pas de faire intervenir la police. Ce n’était pas non plus nécessaire, puisque les blocages avaient cessé dès jeudi. 19 des 79 camions de collecte ont ainsi pu sortir jeudi et 22 vendredi.

L’opposition s’impatiente

Discrète au début du conflit, l’opposition municipale et communautaire saute désormais à pieds joints sur cette situation embarrassante pour Gérard Collomb.

« L’autoritarisme et la provocation restent sa marque de fabrique », estime le conseiller municipal UMP Emmanuel Hamelin, estimant que « les Lyonnais payent une nouvelle fois le prix des méthodes autoritaires du Maire de Lyon qui décide sans concerter, sûr de son pouvoir. »

Le chef de file UMP au conseil communautaire François-Noël Buffet dénonce, lui, « une gouvernance méprisant l’avis des élus ou même leur information, et aujourd’hui les agents du Grand Lyon », affirmant que « nous ne pouvons pas comprendre que ce choix qui va impacter le travail d’agents de notre collectivité ne leur ait pas été expliqué avant. »

Le centriste Eric Lafond appelle Gérard Collomb à « sortir de la crise par le haut ». L’élu Modem demande de changer complètement « l’approche des déchets ménagers ». Les 500 000 tonnes de déchets collectés dans le Grand Lyon étant pour l’essentiel incinérés, il estime que « la récupération et le traitement constituera une filière industrielle à part entière, permettant de produire et de créer des emplois localement. »

Publié le : samedi 24 mars 2012, par Michael Augustin