8 décembre

Les tops et flops de la Fête des lumières

La Fête des lumières prend fin ce samedi soir. Si vous n’avez pas encore eu le temps d’y aller ou comptez y retourner. Si vous vous posez la question si vous n’êtes pas passé à côté de quelque chose. Voici ce qu’il faut voir ou avoir vu et ce qu’on peut oublier.

Les coups de cœur

Célestins. Sans doute l’un des meilleurs spectacles de tous les temps, tellement Perspectives lyriques de 1024 architecture semble faire l’unanimité. Voir la façade du théâtre s’animer, puis se mettre à vibrer, battre, se gonfler, se tordre avant de se transformer en visage géant, avec ses grimaces et clins d’œil, tout cela sur fond de musique électro-pop à coups de bop-bop et ouain-ouain est un pur délice.

Tête-d’or. : Aux antipodes de la ville comme en matière de genre. Le coup de cœur de Gérard Collomb. La Compagnie Carabosse a transformé le parc préféré des Lyonnais en une mer de feu. Torches, boules, mécaniques, Installation de feu met le premier élément à toutes les sauces. Un parcours qui invite à un voyage enchanté, renvoyant à un univers ancestral, merveilleux et mystérieux. C’est aussi le seul endroit où on peut se réchauffer par ces nuits glaciales.

Les sympas

Place de la République. Après avoir, en 2009, glacé puis incendié la place des Terreaux, dans un spectacle plus énervant que magique, Marie-Jeanne Gauthé s’est attaquée pour sa deuxième participation au bassin de la place de la République, qu’elle a plongé dans une mer verte, d’où émergent une sirène, Neptune, puis d’autres étranges créatures et même la fusée de Tintin, projetés sur un éventail de jets d’eau. Magique.

Place des Jacobins. Très kitsch et haut en couleur, la fontaine des Jacobins joue aussi avec l’élément bleu (qui ici est bien bleu). Les sirènes de l’ouvrage, une canne à pêche phosphorescente à la main, tentent d’attraper des poissons lumineux, flottant. L’animation est signée Fabrice Oudin, artiste lyonnais qui participe pour la première fois aux festivités. Dans le même genre, les tipis sur les Berges. Si ce n’est pas très original, au moins c’est coloré.

Hôtel-Dieu. Pour sa dernière participation avant sa transformation, cet édifice du XVIIIe siècle propose de parcourir les 5 siècles derniers à travers une suite de tableaux musicaux, de l’époque classique à l’an 2000. Pas très spectaculaire mais sympathique et surtout la dernière occasion de pénétrer dans l’enceinte de l’ancien hôpital avant bien longtemps.

Pentes. Après le Rubik’s cube et en attendant Tetris, voilà que Lyon se fait attaquer par les Space invaders, ces petits monstres issus du mythique jeu vidéo de la fin des années 70. Une armée de créatures vert fluo, souriantes ou grimaçantes, dévale la montée de la Grande côte de plus en plus vite jusqu’à envahir complètement le haut de la colline.

Rue Pasteur. Dans le genre totalement inclassable, les Fouilles archéoNOlogiques, fruit d’une résidence d’artistes. Projet participatif qui a fait travailler les habitants du quartier sur une civilisation aussi lointaine qu’imaginaire, les Blots, ce projet est haut en couleur, loufoque, décalé. Des animations musicales rythment les soirées.

Rue de la Ré. Cette artère piétonne brille rarement par une mise en lumière spécialement recherchée, voire ne brille pas du tout la plupart du temps. Une fois n’est pas coutume, cette année, elle s’est parée de bien jolies installations. Des lampes géantes la transforment en salon de lecture. Et offrent par la même quelques bancs aux visiteurs épuisés, dans une rue qui n’en regorge pas. Le tout est survolé par des libellules géantes façon dinosaure, immobiles comme figées dans l’air.

Cour Saint Jean. Surement le plus déjanté des projets étudiants. Une quarantaine d’élèves et d’apprentis ont transformé la cour du Palais Saint-Jean en une salle de fête avec lampions, ombres chinoises et crieur public. Le tout servant de scène à des bals populaires burlesques et survoltés.

Les nuls

Bellecour. Décidément difficile de trouver une animation à la hauteur de cette troisième plus grande place de France. Un carton de reyclage géant qui laisse échapper quelques ampoules volantes et de la pub sur grand écran. Bof bof.

Saint-Jean et Fourvière. La cathédrale, habituellement théâtre de splendides mises en lumière passe cette année son tour pour cause d’échafaudage qui cache sa façade. Du coup, elle est éclairée côté Saône pour répondre à la basilique de Fourvière. Le soleil a rendez-vous avec la lune promettait de « placer les deux édifices au cœur d’une aventure céleste et atmosphérique ». Le réalité est bien moins poétique. Deux façades bariolées, genre vu et revu, et une lune qui ne sort pas la moitié du temps pour cause de vent.

Mairie du 5ème. Le bonnet d’âne de l’édition 2010 : la seule animation de la Fête des lumières inaccessible aux visiteurs. De jolis cubes, peints par les habitants selon des dessins de Jérôme Toq’r, installés au cœur du parc de la mairie... fermé le soir.

TCL. C’est un grand classique. Comme tous les ans, la régie des transport lyonnais est infoutue d’adapter ses fréquences au flot de visiteurs pourtant annoncé. D’année en année des fils d’attente interminables aux entrée des bouches de métro font parti du lot des visiteurs, tout comme des trams, métro et bus sur-bondés. Si, certes, les horaires ont été rallongés 3 soirs sur 4, et quelques fréquences augmentées, les TCL ont aussi cru bon d’augmenter le nombre de contrôleurs qui, à coups de barrage filtrant aux descentes de bus et sorties de métro ont ajouté du bazar au bazar.

Dans le même genre, la Police nationale est sans doute seule à savoir en quoi l’interdiction d’accès à des rues entières (Puits Gaillot, Joseph Serlin, de Pizay), permet de mieux « gérer le flux » et augmenter la « sécurité » des visiteurs. Parfois, il faut pas chercher...

Toutes les photos sont sur www.facebook.com/lyoninfo

Publié le : samedi 11 décembre 2010, par Tony Truand