Cantonales

Les Verts veulent « rééquilibrer les forces de la gauche »

Toujours ragaillardis par leurs bons scores aux Européennes et Régionales, les Verts veulent croire en leurs chances d’enlever des cantons par ci et par là. « C’est la première fois que nous présentons des candidats partout (dans tous les 27 cantons renouvelables du Rhône, ndlr) », souligne Pierre Hémon, leur chef de file lyonnais. Avec la volonté affichée d’être « en finale » le plus souvent possible, et de s’y maintenir même contre le PS, pour « rééquilibrer les forces de la gauche » au Conseil Général.

C’est en Rhône-Alpes qu’Europe Écologie, emmenée par Philippe Meirieu, avait réalisé son meilleur score (17,8 %) au premier tour des Régionales de 2010. Le résultat était encore meilleur dans la seule ville de Lyon avec 20,3 %. Autant de raisons pour les écologistes d’y croire, bien qu’ils ne soient arrivés en tête que dans un seul des 9 arrondissements lyonnais : le 1er. Un canton qui n’est pas renouvelable cette année.

Les espoirs écologistes se concentrent ainsi sur des arrondissements où l’écart avec les socialistes était le plus faible : le 5ème où moins de 5 points séparent les 2 formations de gauche et surtout le 4ème où UMP (26,85 %), PS (25,83 %) et Europe Ecologie (25,47 %) étaient arrivés dans un mouchoir de poche. Les Verts y présentent Raymonde Poncet, 59 ans, une « éco-syndicaliste ». Elle affrontera le candidat PS sortant et maire du coin Dominique Bolliet. « 50 % du budget du Conseil général concerné la solidarité », rappelle la candidate qui dirige l’association d’aide à domicile SMD.

Dans le 5ème c’est le tout jeune enseignant à Sciences Po Maxime Huré, 27 ans, qui se lance face au sortant Thomas Rudigoz. Ce Modem avait été imposé aux socialistes par Gérard Collomb en 2008 à l’occasion d’une cantonale partielle. C’est avec des propositions comme la création d’un tramway Sainte-Foy - Valdo - Menival - Gorge de loup ou d’une Maison du vin dans le Vieux Lyon que le candidat écologiste compte y faire son trou.

Transport en commun, solidarités et économie d’énergie seront les maître-mots de la campagne écologiste. « Les déplacements seront un axe de campagne important », souligne Françoise Chevallier qui se présente dans le XIe canton (3ème arrondissement ouest). Exit le Tronçon ouest du périphérique (TOP). « Le TOP c’est relancer la consommation de carburant », note Étienne Tête, candidat dans le XIVe canton (Lyon 8ème). L’élu régional souhaite aussi créer des « collèges éco-responsables », à l’image de ce que la Région a mis en place pour les lycées. Le Musée des confluences, qualifié de « gabegie », ne trouve pas non plus grâce aux yeux des écologistes.

Quid d’une réédition du duel fratricide qui a opposé en juin dernier le socialiste Richard Llung à la Verte Béatrice Vessiller à Villeurbanne ? « Nous allons nous maintenir dans tous les cas », martèle Philippe Meirieu. « Je ne vois pas pourquoi on refusera aux électeurs cette chance de choisir entre 2 candidats progressistes ? ».

Pour y arriver, la formation écologiste compte mobiliser toutes ses forces. Ainsi, Philippe Meirieu animera un débat en février et une réunion publique en mars, à laquelle assisteront aussi vraisemblablement Cécile Duflot et Eva Joly.

Publié le : lundi 31 janvier 2011, par Michael Augustin