Le projet était dans les cartons depuis 20 ans. Début 1990, le Conseil régional décide toutefois qu’il est urgent d’attendre et s’engage pour 15 années supplémentaires sur son site historique de Charbonnières-les-Bains. C’est l’ancêtre du Conseil régional, l’Établissement public régional qui s’y était installé en 1982. Vite à l’étroit, l’institution a multiplié les rajouts et locations pour se retrouver en 2011 éclatée sur 8 sites différents, entre Charbonnières et Ecully.
En avril 2005, le Conseil régional décide finalement de se doter d’un nouveau siège. 4 sites sont pressentis : la Buire (Lyon 3ème), le Carré de soie, la zone aéroportuaire de Saint-Exupéry et donc la Confluence à l’endroit d’une ancienne cité SNCF. Ce dernier tient la corde en raison de sa situation « près des lieux de décision et d’une gare », souligne le président régional Jean-Jack Queyranne. Un concours d’architecture européen est lancé en novembre 2005, attribué en septembre 2006 à l’unanimité à l’architecte parisien Christian de Portzamparc.
Depuis la pose de la première pierre en juillet 2008, 3 ans se seront écoulés, un délai serré, d’autant plus que le projet a dû faire face à quelques aléas, comme l’arrêt du chantier pendant 2 mois en 2010, en raison d’irrégularités constatées par l’Inspection du travail, sans parler des intempéries et inondations.
Malgré son aspect extérieur compact, le bâtiment se distingue à l’intérieur par son côté aéré et lumineux, avec un large patio surplombé par une verrière. Les espaces de travail encadrent cette cour intérieure. Tous les bureaux bénéficient ainsi de la lumière du jour. Au fond du patio se trouve la salle des délibérations. Ovale, elle offre actuellement 239 places : 210 pour les conseillers, 19 en tribune et 20 réservées à la presse. Une configuration amplement suffisante pour les 156 élus actuels. Or, avec la réforme territoriale, leur nombre risque de doubler. Une aberration selon Jean-Jack Queyranne. « Le parlement catalan compte 135 députés, celui du Land de Bade-Wurtemberg 138 et la région de Lombardie quelque 67 conseillers. Ce n’est qu’en France qu’on crève les plafonds », s’insurge le président. En resserrant les rangs, la salle peut toutefois accueillir les 299 conseillers territoriaux actuellement prévus. La nouvelle Assemblée sera inaugurée le 1er juillet.
Un bâtiment coûteux mais économe
Outre les 1100 m² de panneaux photovoltaïques, produisant 150 Kw/h, soit 7% de l’électricité consommée par le bâtiment, l’accent a été mis sur les économies d’énergie. Double vitrage, capteurs solaires thermiques, pompe à chaleur, récupération des eaux de pluie, ventilation double flux et plafonds rayonnants : tout ou presque a été fait pour consommer le moins possible. Grâce à ces installations, la Région compte économiser 500 000 euros par an sur la facture d’énergie.
Le terrain a coûté 7,6 millions d’euros et la bâtisse 147,1 millions. Déduction faite des économies espérées sur l’énergie, les loyers (3,5 millions d’euros par an) et du prix de revente de l’ancien siège, Jean-Jack Queyranne dit tabler sur un coût net pour le contribuable de 30 millions d’euros.
Une fois que les 1400 agents de la Région se seront installés, le nouveau siège sera déjà plein comme un œuf. Ainsi, la petite centaine d’agents des organismes extérieurs (Conseil économique et social, Comité régional de tourisme etc) ont été priés d’aller poser leurs valises ailleurs. Une réserve de construction a d’ores et déjà réservée par le Conseil régional sur l’emprise de l’ancien Marché gare voisin.
Reste le problème des parkings. Le nouveau bâtiment n’en contient que 435. Priorité sera donc donnée aux handicapés, femmes enceintes et personnes en covoiturage. « 70% des agents viendront en transport en commun », ose espérer Jean-Jack Queyranne, contre 30% à Charbonnières, particulièrement mal desservi.
Des journées portes ouvertes sont prévues les week-ends du 15 et du 22 juin prochains.
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