« Passer du nord au sud de la Presqu’île est extrêmement difficile », reconnait Gérard Collomb. La faute aux constructions qui se sont amoncelées au fil du temps : la gare de Perrache en 1857, l’autoroute en 1971 et le centre d’échanges en 1976. L’arrivée du métro A (1978), du stationnement, des taxis, des cars interurbains et enfin du tram n’ont évidemment rien arrangé dans un secteur qui accueille quotidiennement 100 000 personnes (le double en 2030).
« La machine à circuler s’est transformée en une véritable punition pour les voyageurs », résume Pierre Joutard, le directeur général de la SPL Confluence. Pour y remédier, la gare se dotera d’une nouvelle entrée sud, de pain-pied, accessible par la place des Archives. Exit la bouche béante et son enchevêtrement d’escalators vétustes, surnommée Goldorak (photo). A la place, il y aura des ascenseurs, plus pratiques pour les voyageurs en fauteuil roulant et mamans avec poussette. Puis, un accès direct sera créé aux voies J et K et donc aux trains vers Saint-Etienne. Un passage souterrain, aujourd’hui condamné, sera même rouvert, permettront de passer sous les voies et de rejoindre les quais en ascenseur.
Afin de faciliter le passage du tram au train, le T2 sera même prolongé jusqu’à l’arrêt Suchet, à proximité donc de la nouvelle entrée sud. Mais pas jusqu’à la Confluence, ce qui serait pourtant utile pour décharger le T1, toujours aussi bondé en heure de pointe.
Améliorer les flux nord-sud
Le deuxième chantier consiste à faciliter la traversée des piétons et cyclistes. Une promesse faite entre autres à l’Université catholique, désormais installée de part et d’autres du complexe. Car passer de la place Carnot à celle des Archives, relève aujourd’hui du « parcours du combattant », selon l’aveu même de Judith Beuve-Teichert, chef de projet à la SPL Confluence.
Afin de leur facilité la vie, la funeste voûte ouest, longue de 300 m et aujourd’hui partagée entre automobiles, piétons et vélos sera alors rénovée et réservée aux seuls modes doux. Grâce à la démolition de quelques murets et autres locaux techniques, elle débouchera directement sur la place Carnot et sera mieux éclairée par la lumière du jour. De plus, l’accès au métro côté Carnot sera rénové et une nouvelle entrée créée à proximité de la place des Archives.
En revanche, la réhabilitation du centre d’échanges, présentée en 2013, a disparu du cahier des charges. Elle prévoyait notamment la démolition de la passerelle reliant le centre à la gare et la création de grandes ouvertures de part et d’autres afin de le rendre moins hermétique. La faute aux « raisons budgétaires », à l’en croire Gérard Collomb. Car le budget du chantier passe ainsi des 63 millions initialement prévus à quelque 36 millions d’euros. Toutefois, cela n’est que partie remise, selon le maire de Lyon qui évoque une deuxième phase du projet « dès qu’on aura terminé la première ». Sans plus de précisions.
La concertation a démarrée
Désormais, la parole est donnée aux usagers pendant la concertation publique qui se déroule jusqu’au 18 juillet. Les détails du projet peuvent être consultés à l’accueil de la gare de Perrache, aux bureaux de la Métropole de Lyon sur ladite passerelle, à la Maison de la Confluence, au service urbanisme de la Ville de Lyon, à l’Université catholique ou encore sur Internet (www.lyon-confluence.fr). Une grande réunion publique avec Gérard Collomb est d’ailleurs prévue le 15 juin à l’Université catholique (campus Saint-Paul, Amphithéâtre Mérieux, place des Archives, Lyon 1er).