« Il est essentiel que l’Etat entende les collectivités et réalise un maillage des autoroutes existantes (A6, A46 et A432), afin de ne pas diriger des flux supplémentaires de circulation vers Lyon », s’écrie Michel Forissier, président par intérim du conseil général, dans un communiqué. Car l’A89 n’arrive pas précisément jusqu’à Lyon, les 17 derniers kilomètres reliant La Tour de Salvagny à Lyon n’ayant pu être construits faute d’un accord sur le tracé. Pour finir leur trajet, les ,automobilistes devront emprunter des axes secondaires, RN7, RN489, RN6 pour rallier l’A6 et rejoindre le tunnel de Fourvière.
« Cette autoroute va finir dans un champ de patates, dans le vide », s’étrangle la Michèle Vullien, maire de la commune voisine de Dardilly, citée par le site Lyon Capitale. « Ça va être une vraie catastrophe », commente le président du Grand Lyon, Gérard Collomb.
Deux tracés sont en lice : l’un, plus court, prolongeant l’A89 jusqu’à l’A6 sur quelque 6 km, l’autre, plus au nord, reliant les deux autoroutes entre Belmont d’Azergues et les Chères. Une réunion s’est tenue samedi matin, « dans un climat nouveau de confiance », selon le ministre, avant l’inauguration, à la préfecture de région à Lyon avec tous les interlocuteurs concernés, rapporte Libération.
« L’écologie uniquement invitée dans les discours »
Autre son de cloche chez les Verts, pour qui cette infrastructure « n’est rien d’autre qu’un nouvel aspirateur à véhicules ». « Quant au train, dont les temps de parcours entre Clermont-Ferrand et Lyon avaient enfin pu être réduits et rendus compétitifs par rapport à la route (2h15), il sera à nouveau disqualifié et pour longtemps », regrette Agnès Mollon, présidente du groupe des élus écologistes à la Région Auvergne. « C’est donc bien un transfert modal à l’envers de l’Histoire qui est prévu. Et tout cela pour un coût pharaonique : un milliard et demi d’euros. »
« Nous déplorons que le développement durable et l’écologie soient plus souvent invités dans les discours que dans les choix d’aménagement du territoire et des grands équipements qui conditionnent notre avenir », conclut Jean-Charles Kohlhaas, qui aurait préféré que cette somme soit investie dans le ferroviaire, notamment pour moderniser les lignes Clermont – Saint-Étienne ou Lyon-Roanne.