A peine partie, la quarantaine de Roms s’est installée aussitôt sur un terrain privé à Vénissieux, avenue Jules Guesde, avec leurs paquetages et pour certains des caravanes. Après l’intervention de la police, la majorité des caravanes a été à nouveau déplacée, quatre autres, en trop mauvais état, ont été amenées à la fourrière. Pendant ce temps-là, les femmes et enfants se sont abrités au chaud au centre social de Parilly, à 200 mètres du terrain occupé, où le personnel leur a proposé du café et des jeux pour les enfants.
La ville de Vénissieux les a finalement autorisés à y rester la nuit, tout en soulignant le caractère précaire de la solution, le centre social ne disposant pas de lits ni de douches et que d’une toilette. « Une nouvelle fois, les villes, leurs maires, leurs élus sont pris en otage », s’indigne la mairesse de Vénissieux Michèle Picard dans un communiqué. « Depuis 2 ans, je demande l’organisation d’une table ronde, placée sous l’égide du Préfet, avec toutes les villes de l’agglomération, le Conseil général et le Grand Lyon, afin d’apporter aux 800 personnes Roms, en errance dans l’agglomération, une réponse décente et digne », poursuit l’élue. « Aujourd’hui se renvoyer la patate chaude ne sert à rien, ne sert personne, ni les associations, ni les villes, ni l’État et encore moins ces familles. »
Les associations, elles, réclament la réquisition de l’ancienne Clinique des Minguettes, désaffectée depuis que ses services ont rejoint en novembre 2008 le groupe hospitalier mutualiste Les Portes du Sud à Feyzin.