Le différend est purement symbolique mais illustre l’état désastreux des relations qu’entretiennent la direction et les syndicats. L’entreprise avait retenu la date du 12 novembre pour faire élire le nouveau CE et les délégués du personnel, et le 19 pour les représentants au conseil de discipline. Or, d’après l’intersyndicale, qui regroupe toutes les organisations à l’exception de la CFDT, les deux scrutins doivent être organisés le même jour. Le procès n’étant pas suspensif, il y aura donc bien des élections le 12, au risque d’être annulées le 13. « Ca aurait des conséquences négatives sur la participation », reconnaît Jacky Albrand de la CGT.
En cette période préélectorale les esprits s’échauffent. Le 2 novembre, la direction a envoyé un courrier à l’ensemble des salariés, dont Lyon Info s’est procuré une copie. Elle y vante les dispositions de son projet d’accord et met en garde contre les conséquences, si la convention proposée n’obtient pas la signature de « 30% de la représentativité syndicale ». La CGT y voit une manière déguisée d’appeler à voter pour la CFDT, traditionnellement plus conciliante. Réponse du berger à la bergère, dans un tract, l’intersyndicale s’interroge : « comment pourrions-nous croire que toutes les organisations syndicales de l’entreprise, sauf une, soient stupides au point de refuser des avancées mirobolantes ? ».
Autre fait qui ne risque pas d’améliorer le climat social : la direction a mis sa menace à exécution et a licencié deux syndicalistes suite à la dernière grève. Quatre autre salariés, trois CGT et un FO vont passer en conseil de discipline.
Et ce n’est pas la réunion de ce matin du Comité d’entreprise, portant sur des questions de rémunération et d’organisation du travail, qui aurait apaisé l’ambiance. La réunion s’est conclue sur... un renvoi de la réunion à la semaine prochaine, la direction n’ayant pu fournir toutes les réponses demandées.
En attendant, les syndicats confirment leur menace de perturber le 8 décembre et les Fêtes de fin d’année. « L’épée de Damoclès est toujours suspendu au-dessus de la tête de la direction », certifie Jacky Albrand.