L’enjeu est de taille. La politique handicap représente le plus gros budget du département du Rhône. Avec 228,9 millions d’euros (en hausse de 4,7%), le poste a dépassé depuis 2010 celui de l’enfance. 41 structures, souvent associatives, se répartissent le gâteau. Elles accueillaient 3714 personnes fin 2011. Un chiffre en forte hausse : 914 places ont été crées depuis 2003.
Mais ce chiffre est loin de représenter la totalité de la population, car le Département n’a la charge que des handicapés adultes. Les enfants et les soins à domicile relèvent de la compétence de l’Agence régional de santé (ARS), c’est-à-dire de l’État.
Sans compter ceux qui n’apparaissent dans aucune statistique. C’est le cas de toutes les personnes handicapées qui vivent dans leurs familles, sans demander d’aide à personne. « Il est quand même important de les connaître », affirme François Baraduc. « Car un jour les parents seront trop vieux pour s’occuper de leur enfant handicapé, qui devra alors être accueilli dans une structure adaptée. »
Autre indicateur : le nombre de demandes reçues à la Maison départementale des personnes handicapées (MDPH) : 102 406 en 2011. Or, une même personne pouvant déposer plusieurs dossiers (allocations, hébergement, soins…), ce chiffre ne permet pas non plus de recenser la population globale. S’y ajoute la multiplication des fichiers dans les différentes associations et son lot de doublons pour finir de brouiller les cartes.
Pour avoir des chiffres fiables, le Département a ainsi décidé en 2009, la mise en place progressive d’un logiciel baptisé sobrement Rhône + Établissements. Le programme a été développé sur mesure selon un cahier des charges rédigé par le Département et les structures d’accueil. « Il permet d’avoir une vision précise et concrète des besoins de transformation et de création de places », se réjouit le Département, qui salue « un outil d’aménagement du territoire qui indique les endroits en manque de places. »
C’est en tout cas ce qu’espère la collectivité. Si la grande majorité des structures (l’équivalent de 90% des places) utilisent aujourd’hui le nouvel outil, l’ARS ne commencera que cette année et ne sera pas complètement opérationnelle avant 2013. « Le logiciel ne peut fonctionner que si chacun veille à remettre à jour ses données », prévient le Conseil général.
En attendant, le Département estime qu’il manque 217 places d’accueil d’ici 2015. Pour être sûr, 392 places supplémentaires ont été budgétisées.