« C’est difficile de mobiliser une base militante aujourd’hui. La situation est tendue. Beaucoup de militants se posent des questions », affirme Yann Compan, en charge de l’organisation de cette fête champêtre. Plusieurs autres départements ont ainsi dû annuler leur raout, faute de combattants. D’autant plus grande fut la satisfaction des responsables rhodaniens, devant une salle Jean Poperen à Meyzieu bien remplie et une ambiance au beau fixe.
Et le mercure montait encore d’un cran à l’arrivée du radical Jean-Louis Borloo, décidément la guest star de l’après-midi, acclamé debout par les militants. Après avoir traversé la salle en serrant des mains, claquant des bises et posant pour un certain nombre de photos, il s’est néanmoins contenté d’un discours vite envoyé, dans lequel il était question de crise économique où « on est passé à deux doigts d’un chaos indescriptible » et d’un président de la république qui a sorti de l’ornière « l’ensemble des pays occidentaux ». « On a la bonne personne à la manœuvre dans ce pays », a-t-il conclu sous les applaudissements, avant de remonter dans sa voiture et repartir aussi vite qu’il n’était venu.
Michel Mercier se sent bien
Après un discours improvisé de bout en bout de Nora Berra, l’autre ministre invité, Michel Mercier, a tenu à clamer tout son amour pour le camp présidentiel, qui l’emploie depuis 15 mois. « Je me sens bien avec vous. Je me sens bien dans la majorité présidentielle », s’est-il écrié, avant de caresser l’assistance un peu plus dans le sens du poil sur un thème à la mode : l’expulsion de Roms. Il a annoncé que le département du Rhône qu’il préside a fait appel d’une décision de justice autorisant une centaine de Roms à squatter un terrain vague, dont il est propriétaire, à la Part-Dieu. « On appliquera la décision de la justice avec humanité, respect et avec fermeté », a-t-il déclaré sous les applaudissements.
Philippe Cochet, député-maire de Caluire et président de la fédération du Rhône a ensuite tenté de mettre sa formation en ordre de bataille pour les prochaines échéances électorales : cantonales partielles en 2011, présidentielles en 2012, municipales et territoriales en 2014. Rien n’est joué pour 2012, a-t-il clamé, en citant les exemples de Mitterand, Giscard, Barre, Balladur, Jospin et Royal, tous donnés vainqueurs par les sondages, et tous battus aux élections. Et d’annoncer la création d’un « club des nouveaux talents », un cycle de formation interne de 2 ans, permettant à une centaine de sans-grades d’acquérir les compétences nécessaires pour être candidat.
Collomb conspué
Philippe Cochet, candidat à sa propre succession à la tête de la fédération du Rhône n’avait pas de mots assez durs contre Gérard Collomb, soupçonné d’avoir manœuvré pour empêcher la fête présidentielle de se dérouler au stade du LOU. Le maire de Caluire a accusé son homologue lyonnais de « manque de fairplay ». « Nous saurons nous en souvenir », a-t-il martelé. En revanche, le député-maire, tout comme les autres orateurs, a soigneusement évité les sujets qui fâchent au parti présidentiel, comme l’affaire Woerth ou le Grand stade, sur lequel l’UMP est divisée. Michel Forissier, maire de Meyzieu et farouche opposant du projet a néanmoins profité de la venue de Jean-Louis Borloo pour lui en toucher un mot. Le ministre du développement durable aurait trouvé « surprenant » et « incohérant » que ce projet consacre une telle place à la voiture. En effet, seuls 7000 des 60 000 spectateurs utiliseront le tram pour venir au futur stade de Décines, selon les projections du Grand Lyon. Il aurait promis de « regarder le dossier avec attention ».