Après un petit plongeon au quatrième trimestre 2012 (-0,2%), l’économie française ne s’oriente que vers une légère croissance de 0,1% au premier et deuxième trimestre 2013. Pas assez pour compenser les pertes dues à la crise. L’activité stagne ainsi depuis 2011 à un niveau environ 1% en dessous du pic de début 2008.
Les principaux indicateurs ne bougent plus. La consommation des ménages est stable, tout comme l’investissement des entreprises. « Ce n’est pas glorieux », commente Pascal Oger, « mais il n’y a pas non plus de décrochage ». Idem pour la part de marché de la France à l’exportation, en baisse continue depuis 2002, mais qui semble avoir atteint un pallier.
Impossible dans une telle situation de freiner l’envolée du chômage. Au troisième trimestre 2012, le taux des sans-emploi a atteint 9,9% en France métropolitaine, son plus haut niveau en 13 ans. Depuis, il a franchi la barre des 10% et pourrait s’établir à 10,9% au milieu de l’année, selon les prévisionnistes.
Rhône-Alpes se porte un peu mieux mais suit la même trajectoire. Au troisième trimestre 2012, 8,8% de la population active y était sans travail, ce qui en fait néanmoins le quatrième meilleur élève en France, après l’Ile de France (8,6%), le Pays de la Loire (8,6%) et la Bretagne (8,7%). Toutefois, « le chômage va dépasser les 9% et s’établir entre 9 et 9,5% », pronostique Pascal Oger.
Pourtant, la région crée des emplois, +0,3% (4100 postes) au troisième trimestre 2012. Si l’intérim accuse le coup (-2800 emplois), tous les autres secteurs marchands sont en progression, à l’exception de l’industrie (-1350 postes). Le Rhône et la Drôme comptent même plus d’emplois aujourd’hui qu’avant la crise. Mais ces créations ne suffisent pas pour contrebalancer l’augmentation de la population active.
Les premiers concernés par la montée du chômage sont les seniors. 20,1% des plus de 50 ans étaient sans emploi début 2012, contre 16,1% quatre ans plus tôt. Contrairement aux jeunes qui « ont plus profité de la reprise », note Alain Dupré, chef de projet à l’Insée.
Des nouvelles peu réjouissantes pour les six premiers mois de la nouvelle année. Quant au second semestre, les prévisionnistes ne préfèrent pour l’instant pas trop s’avancer. D’autant plus que la situation internationale est tout sauf prévisible. « Il y a pas mal d’aléas aux États-Unis », note Pascal Oger. Idem pour la reprise en Asie. « La situation évolue très vite. Il faut être très prudent dans les pronostiques », résume le directeur régional.