Dès jeudi soir, la CGT mettait en cause la police. « Les CRS ont balancé des grenades lacrymogènes. Les manifestants ont reculé sans panique, puis les trois militantes se sont retrouvées sur cette grille », rapportait Pierre Coquan, secrétaire départemental de la CGT du Rhône, qui était sur les lieux. Aussitôt, la préfecture répliquait, expliquant que la police a « dû faire usage de gaz lacrymogènes pour se dégager face à une pression forte et agressive », précisant que, selon elle, « les blessures occasionnées aux personnes ne sont pas directement liées à une charge des forces de l’ordre. »
Dès vendredi matin, les réactions affluaient dans les rédactions. « Je désapprouve totalement l’usage qui est ainsi fait de la force publique contre une manifestation syndicale. Le climat de répression des mobilisations sociales qui se développe doit cesser », a tonné Jean-Luc Mélenchon, candidat du Front de gauche à la présidentielle, demandant « que la justice soit immédiatement saisie pour enquêter sur ce drame. »
Peu après, Danielle Lebail, secrétaire départementale du Parti communiste, enfonçait le clou : « Les salariés venus exprimer aux congressistes de la Fédération des établissements hospitaliers et d’aide à la personne (FEHAP), le malaise et la colère du secteur médico-social non lucratif ont été victimes d’une violence inadmissible », a-t-elle écrit dans un communiqué, condamnant « l’utilisation disproportionnée de la force face à des manifestants pacifiques » et concluant que « c’est avant tout la violence policière qui est la cause des blessures des trois salariées. »
Du même avis, le syndicat Sud santé sociaux a « condamné la répression des forces de l’ordre et exige que la FEHAP, à l’origine des dispositifs policiers disproportionnés et brutaux, assume son implication. »
Nora Berra, qui a clos ce vendredi le congrès de la FEHAP, s’est rendue dans après-midi au chevet d’une des infirmières, hospitalisée à l’hôpital Lyon Sud, « pour lui témoigner sa sympathie et son soutien », selon un communiqué diffusé. « Je suis extrêmement choquée », a déclaré l’élue en marge de son discours de clôture, demandant aussitôt des comptes à Gérard Collomb. « Je pose la question au maire de Lyon de nous faire toute la lumière de cette situation et de nous dire pourquoi cette grille, qui devait être scellée, ne l’était pas », a-t-elle conclu.
Des propos qui ont fait bondir Jean-Louis Touraine, premier adjoint au Maire de Lyon. Éludant la question posée, il rappelle à la secrétaire d’État que les CRS qui ont tiré les gaz lacrymogènes « appartiennent aux services de l’État et non de la Ville. »