Elle n’existe pour l’instant qu’en images de synthèse, mais la tour Incity, qui prendra la place de la tour UAP, sera la plus haute de Lyon. De peu, puisque sa coiffe, qui culmine à 170 m, ne dépasse que de 5 m la pointe du Crayon, sans compter toutefois le mat sur son toit qui chatouille les 200 m.
Le projet a cependant pris du retard. Prévue pour début 2014, la livraison de la tour ne devrait finalement avoir lieu que courant 2015. Car il fallait d’abord trouver un locataire pour cet édifice de 39 étages. Ce n’est qu’en juin de cette année, que la SNCF a signé pour un peu plus de la moitié des 40 000 m² disponibles. Une signature tardive qui a provoqué un arrêt du chantier pendant 10 mois.
850 tonnes de gravats ont déjà été évacués lors du curage intérieur, entre juillet 2009 et avril 2010. Bonne nouvelle, alors qu’on la disait fortement amiantée, seuls 5 m3 de matériaux contenant de l’amiante (essentiellement des joints, conduits de câbles et clapets coupe-feu) ont été enlevés. La démolition de l’anneau qui ceinture le bas de la tour sera, elle, achevée début décembre.
La tour UAP portera une coiffe blanche
Dès début janvier commencera alors la déconstruction de la tour elle-même. Pour l’occasion, celle-ci sera coiffée d’une charlotte géante, censée protéger riverains et passants de la poussière et du bruit. Cette technique est habituellement réservée à la démolition de centrales nucléaires.« Elle est utilisée en exclusivité mondiale pour ce genre de chantier », se félicite Thibault Dubreuil, responsable ces travaux chez GFC Construction, filiale du groupe Bouygues. La charpente métallique d’un poids de 250 tonnes, recouverte d’une bâche, sera préparée au sol, puis assemblée au sommet de la tour.
Chaque bout aura auparavant été montée par une grue de 103 m de haut, « l’une des plus grandes utilisées en Europe », précise Thibault Dubreuil. Celle-ci, spécialement fabriquée en Allemagne pour le chantier lyonnais, sera installée à partir de lundi prochain. 22 camions seront nécessaires pour en acheminer les pièces.
Une fois la grue installée, les travaux de déconstruction seront exécutés à l’intérieur de cette coiffe de protection, qui descendra au fur et à mesure de l’avancement du chantier, au rythme prévisionnel d’un étage par semaine. La tour, qui en compte 25 pour une hauteur de 74 m aura ainsi disparue d’ici juillet 2012. Le tronc qui comporte les 5 derniers étages tombera toutefois à l’air libre sous les coups d’une pelleteuse doté d’un bras de 36 m de long.
La protection des riverains prise en compte
Une douzaine de capteurs mesureront en permanence le bruit, les vibrations et la poussière causés par le chantier. Dès l’été prochain, une maquette de la future tour sera exposée dans un Algeco spécialement aménagé, à l’instar de l’Oxygène room, installé avenue Vivier-Merle le temps du chantier de la tour éponyme. Comme celui de sa petite sœur, le chantier de la tour Incity pourra être visité. 10 000 personnes avaient défilé sur les échafaudages de la tour Oxygène. La première visite du chantier de déconstruction aura lieu en janvier. Elle sera toutefois réservée aux élus et à la presse.