« La gestion de la propreté manque de souplesse », reconnaît le vice-président en charge du dossier Thierry Philip. Si bien qu’il prévoit de réorganiser ses services selon le modèle de l’équipe en charge des Berges du Rhône. La propreté de ce nouveau parc urbain, sous-traitée à Veolia, est prise en charge par une équipe de 5 agents dédiés. Ils s’occupent de tous les travaux de nettoyage : sol, poubelles, espaces verts, détagage... Partout ailleurs dans le Grand Lyon, ce sont plusieurs équipes différentes qui se repartissent ces tâches, celle qui s’occupe des pelouses n’étant pas responsable de l’enlèvement des tags etc. Thierry Philip souhaite donc étendre ce mode de fonctionnement tout-en-un à d’autres secteurs comme la Confluence. D’ici la fin de l’année, une vingtaine de conventions doivent être signées avec différentes communes de l’agglomération.
Ordures ménagères
Chaque Lyonnais jette en moyenne 331 kg d’ordures ménagères par an. Ce sont 60 kg de moins que la moyenne des grandes villes françaises mais deux fois plus que les Allemands. Et donc trop, a jugé le Grand Lyon. Si bien qu’il lance un ambitieux programme de réduction des déchets. Avec un objectif chiffré de... moins 7%, soit un délestage de 23 kg par an et habitant. Vu l’immensité de la tâche, le Grand Lyon ne prévoit toutefois d’atteindre son but que dans 5 ans. Et il compte bien y mettre les moyens. Pas moins de 1 791 000 euros seront dépensés pour inciter les Grand-Lyonnais, mais aussi les écoles, communes et entreprises, à y aller mollo sur le carton d’emballage. La communauté urbaine entend même montrer la voie en réduisant sa propre consommation de papier ou encore en faisant don de matériels en fin d’usage à des écoles ou autres pays en voie de développement. Pour être sûr que ses mesures sont efficaces, le Grand Lyon va même suivre 7 familles pendant 2 ans, afin d’évaluer l’impact des campagnes de communication sur leurs habitudes.
Quant au recyclage du verre, les Grand-Lyonnais ne sont pas champions non plus. Ainsi, en 2006, seules 39% des bouteilles utilisées ont fini leur vie dans l’un des quelque 2000 containers à verre. A l’époque, la communauté urbaine ambitionnait de porter ce taux à 58% en 2010. Force est de constater qu’elle est loin du compte puisque le pourcentage n’a grimpé que d’un petit point. Cela est doublement dommage car en plus d’être écolo, le recyclage profite à la Ligue contre le Cancer. « Une tonne de verre recyclé ne coûte rien au Grand Lyon et rapporte 3 euros à la lutte contre le cancer. Une tonne de verre jetée avec les ordures ménagères ne rapporte rien à la recherche et coûte 100 euros au Grand Lyon », déplore Thierry Philip. Pour améliorer ce ratio, l’agglomération prévoit d’investir 450 000 euros dans l’achat de nouveaux containers et 390 000 euros supplémentaires pour installer des silos enterrés dans 6 quartiers de l’agglo (la Buire, Bon Lait, Duchère, Vénissy, ainsi qu’à Neuville sur Saône et Vaux en Velin. Par ailleurs, 10 000 bacs de tri devront être achetés pour équiper les 13 communes où le ramassage ne se fait pas encore en porte-à-porte.
Eaux usées
Épinglé par l’Union européenne, le Grand Lyon compte mettre les bouchées doubles pour assurer la conformité de ses stations d’épuration avec les normes européennes. 150 millions d’euros ont été investis à cet effet entre 2001 et 2008, 200 millions supplémentaires devront être débloqués avant 2011, date limite fixée par l’État et l’Europe. Seules 4 des 10 stations sont déjà aux normes, 2 autres devront l’être avant la fin de l’année, ce qui permettra alors de traiter 94,2% des eaux usées selon les normes en vigueur. Les 4 stations restantes, de plus petites capacités, suivront en 2011.
Taxe
Après tout ça, une bonne nouvelle : la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM) baissera en 2010. Le nombre de foyers grand-lyonnais ayant augmenté, les recettes sont plus importantes que prévu. Ce surplus sera alors reversé aux contribuables moyennant une baisse de la TEOM. Elle ne diminue pas de beaucoup, moins 3%, soit en moyenne 6 euros de baisse par foyer et par an, et pas non plus pour tout le monde, seules les grandes villes ou la benne passe 6 fois par semaine, sont concernées. « C’est pas mal dans une période où tout augmente », estime néanmoins Jacky Darne, vice-président en charge des finances.