Presque tous les indicateurs suivis par les statisticiens de l’Insée sont dans le rouge. Qu’on regarde le BTP (- 30% de logements neufs mis en chantier en 2009 comparé à 2007), les exportations (-25%) ou les faillites d’entreprises (+45%), tout va mal en Rhône-Alpes. Seules les ventes de voitures tirent leur épingle du jeu, grâce à la prime à la casse (+ 20%, comparées à la moyenne des dernières années). Toutefois, depuis la baisse de la prime, les chiffres se tassent à nouveau. Et ils sont carrément catastrophiques en ce qui concerne les immatriculations de camions. Celles-ci ont chuté de 20% en un an, affectant particulièrement la région lyonnaise, la fabrication de camions en France étant pour l’essentiel concentrée chez Renault Trucks à Saint Priest.
Selon les conclusions de l’Insée, les Français devront encore s’armer de patience. La croissance, bien qu’elle ait reprise, reste « anémique », selon les termes d’Alain Dupré, chef de projet études à la direction régionale de l’institut. A peine 1% en 2010 au niveau national, trop peu pour parler d’un retournement de situation. A ce rythme, il faudra 3 ans à l’économie française pour rattraper ce qu’elle a perdu en 12 mois.
Rhône-Alpes étant fortement industrialisé, la région souffre particulièrement des effets de la crise. Ainsi le chômage a le plus augmenté dans le bassin d’Oyonnax (+4,9 points), où la plasturgie est très présente et dans la Vallée-de-l’Arve (+3,6) où l’industrie du décolletage est touchée.