Le délit de racolage passif, concocté par le ministre de l’intérieur de l’époque, rend passible de deux mois de prison et de 3750 euros d’amende, toute personne qui « y compris par une attitude même passive, [procède] au racolage d’autrui en vue de l’inciter à des relations sexuelles en échange d’une rémunération ». Un loi inutile qui a pour conséquence « de renvoyer la prostitution dans la clandestinité, avec toutes les dérives qu’on reconnaît de la prohibition », estiment les associations de soutien aux prostitués.
L’une d’elles, le Mouvement du nid, présent à Lyon et dans 33 autres villes françaises, qui milite pour l’abolition de la prostitution, organise actuellement une série de manifestations et colloques à travers la France, en vue de présenter en décembre une proposition de loi au députés.
A Lyon, ils ont reconstitué le procès d’un fait réel, l’arrestation pour racolage passif de deux prostitués, l’une africaine, l’autre un transsexuel équatorien. Le faux procès, joué pendant deux heures par de vrais juristes, a conclu à l’acquittement des accusés au bénéfice du doute, et à une vive condamnation de la loi. Un texte injuste, estiment ses pourfendeurs, qui ne servirait qu’à stigmatiser les prostitués et à faire la chasse aux clandestins. Ensuite, ils ont procédé à l’enterrement, tout aussi faux, de cette loi.