« La 4G c’est nous, les profits c’est eux », scandait la cinquantaine de manifestants, réunis ce jeudi 29 novembre devant le Cube SFR, l’espace promotionnel installé pour l’occasion sur le parvis de la gare Part-Dieu. Alors qu’à l’intérieur, Stéphane Roussel, le PDG de l’opérateur au carré rouge, vantait la nouvelle technologie comme « le passage du noir et blanc à la couleur », à l’extérieur les salariés s’époumonaient pour dénoncer des « licenciements très haut débit ».
Pour eux le plan social « n’est pas justifié, SFR reste une des entreprises les plus bénéficiaires du territoire national ». L’intersyndicale a fait ses comptes : SFR dégage un bénéfice brut de 3,8 milliards d’euros en 2012, réalise 12% de marge net, soit 5 points de plus que la moyenne du CAC 40, et a versé 14 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires en 10 ans. Impossible pour les syndicats de se « livrer avec de tels chiffres à des suppressions de postes ».
Tandis que l’entreprise insiste sur le volontariat des départs et compte négocier dès le 3 décembre « les conditions d’accompagnement des collaborateurs », les syndicats ironisent sur les « volontaires dont les postes seront déménagés dans d’autres régions ».
La faute à Free ?
Alors que les charges de personnel représentent moins de 7% du chiffre d’affaires de la société, selon les syndicats, l’arrivée de Free sur le marché du mobile « n’est qu’un prétexte » pour les manifestants, qui refusent de « tolérer que sous la pression d’actionnaires déçus par le cours boursier, les dirigeants de Vivendi sacrifient des salariés sur l’autel des profits pour faire encore plus briller leur pépite SFR, et mieux la vendre ». Vivendi, la maison mère de l’opérateur, a en effet annoncé vouloir se séparer de sa filiale télécom pour se recentrer sur les contenus.
