« Valérie Pécresse a promis un logement universitaire pour dix étudiants. Nous sommes plus de dix, donc ça devrait être bon pour Fanny », clame Loïc, l’un des activistes. Fanny, étudiante en Sciences Politiques fait office de cobaye pour vérifier sur le terrain si cette promesse de la ministre de l’enseignement supérieur est bien tenue. Il est 13h quand elle se présente au guichet du CROUS pour demander sa chambre. Évidemment, les 6500 logements dont le CROUS dispose entre Rhône et Saône, sont tous pris. « Nous avons 30 000 demandes », se justifie Dominique Froment, directrice adjointe de l’office lyonnais. 120 000 étudiants sont inscrits à Lyon.
Qu’à cela ne tienne, puisque les étudiants avaient prévu de pendre la crémaillère, c’est dans le hall d’accueil du CROUS que la fête commence, à coup de confettis, sono et vin mousseux Muscador. Et sous les regards ébahis des employés et quelques clients.
« Pour les étudiants qui arrivent à Lyon, c’est toujours pareil. Ça commence par l’Auberge de jeunesse, après on squatte chez un copain, puis chez un autre, avant de trouver une collocation surpeuplée », s’indigne Loïc, « alors qu’à Lyon 10% des logements sont vacants d’après l’INSEE. » D’après lui, la situation ne cesse de se dégrader : « avec la crise, beaucoup de ménages ne peuvent plus acheter et doivent donc louer. Ca fait flamber les loyers. »
« Le problème est le foncier », concède Dominique Froment du CROUS. La plupart des résidences lyonnaises datent des années 60, et le CROUS ne dispose pas d’assez de terrains pour rattraper son retard. Quelques projets sont néanmoins en cours : 74 logements ont été livrés à la rentrée à l’Antiquaille et 180 réhabilités avenue Jean Jaurès. 224 autres devront être retapés pour la rentrée prochaine. C’est à la même échéance que 162 nouveaux studios seront livrés à la Doua. 450 autres devront suivre en 2011 et 2012, énumère la directrice adjointe. Qui affirme ne pas manquer de projets. Pas moins de 3000 nouveaux logements seraient prévus, pour moitié dans le cadre de l’Lyon Cité Campus, soutenu par Valérie Pécresse et pour l’autre inclus dans le contrat Etat-Régions. Mais pour lesquels les terrains restent à trouver.
En attendant, Jeudi Noir ne compte pas désarmer et promet d’ores et déjà des actions plus spectaculaires, à l’image de ses collègues parisiens qui ont récemment réquisitionné deux appartements vacants de la capitale. Fanny, quant à elle, a fini par trouver un logement... et héberge maintenant à son tour une copine sans domicile.