Alors que les températures s’approchent de 0 °C, le plan hivernal de la préfecture peine à prendre forme et les ennuis se multiplient. Ainsi, une ancienne maison de retraite à Fontaine-sur-Saône, qui devait accueillir 80 sans-abris depuis début novembre, n’a toujours pas pu ouvrir, un bâtiment voisin étant contaminé par la légionellose. « Elle ouvrira au 1er décembre », assure toutefois Alain Marc, préfet délégué à l’égalité des chances. Au grand dam des riverains qui auraient menacé de « brûler la maison de retraite pour pas qu’on y mette des pauvres », s’offusque le préfet du Rhône Jean-François Carenco.
Autre souci : seul Vénissieux a accepté l’installation de bungalows provisoires dans sa commune. Toutes les autres communes sollicitées ont refusé de délivrer les permis de construire nécessaires. « Des maires de droite comme de gauche », précise le préfet, qui commente : « les élus locaux rejettent, la République accueille. » 128 places font ainsi défaut. Pour pallier ce manque, la préfecture envisage l’ouverture d’un gymnase (photo). Une mesure qui devait être exceptionnelle et réservée aux seuls jours de très grand froid.
Or, il y a urgence car le 115 n’arrive plus qu’à répondre à 1 demande sur 10. Mardi dernier, sur 450 personnes qui avaient composé le numéro d’urgence, seules 46 ont pu être logées. Les autres ne seraient pas pour autant à la rue, selon la préfecture qui estime à « quelques dizaines », le nombre de personnes qui dorment actuellement dehors. « Des grands accidentés de la vie », analyse Jean-François Carenco. Les autres auraient trouvé refuge dans des squats.
Des squats, la préfecture en recense 36 dans le Rhône, dont une petite dizaine à Lyon. 7 seraient immédiatement expulsables, note le préfet. Le seront-ils ? Jean-François Carenco n’a pas voulu répondre à la question.