Depuis quelques jours les rumeurs enflent concernant des pourparlers avec un groupe de candidats centristes, prêts à se rallier avant le premier tour. Vendredi dernier, en marge d’une commission permanente au conseil régional, Jean-Jack Queyranne, avait reçu Thomas Rudigoz, l’un des 3 animateurs de la campagne d’Azouz Begag, et Fabienne Faure, conseillère sortante. La discussion n’a « pas eu de suite », a déclaré Rudigoz à Libération. « Les conditions n’étaient pas réunies » pour un ralliement a glissé un autre élu. Depuis, Fabienne Faure semble depuis avoir renoncé à l’idée et compte bel et bien se présenter en tant que tête de liste dans l’Ain aux côtés d’Azouz Begag.
Quant au lancement de la campagne socialiste, Jean-Jack Queyranne a décliné ses 15 priorités pour Rhône-Alpes. Pour favoriser l’emploi, le PS promet 15 000 nouveaux contrats d’accès et de retour à l’emploi durable (CARED, 13 000 signés entre 2005 et 2010) et 10 000 contrats de continuité professionnelle. Au rayon écologie, le PS met en avant la création d’un fonds carbone, une idée chère à Hélène Blanchard, destiné à financer des économies d’énergie en revendant des droits de polluer ainsi acquis sur le marché carbone. Des initiatives similaires existeraient en Catalogne et en Allemagne, affirme l’élue verte. Puis, Jean-Jack Queyranne souhaite favoriser l’agriculture bio et les circuits courts et annonce vouloir planter 6 millions d’arbres durant la mandature, soit « un pour chaque Rhônalpin ».
Les transports ne sont pas en reste avec la promesse de 20 000 places supplémentaires dans les TER (+25%), et un coût de déplacement journalier limité à 2€ sur le réseau TER pour les salariés. La carte OùRA, lancée en 2005 devra être généralisée pour donner accès, en plus du train, aux transports urbains et départementaux, parkings et locations de vélos. Thierry Philip, cancérologue et élu multi-casquette, propose quant à lui, la création d’un centre régional de la santé et du bien-être censé rassembler les différentes associations qui œuvrent dans ces domaines, une maison de santé et un service médical de garde.
Quant finances, Queyranne a qualifié de « poudre aux yeux » la promesse de l’UMP de ne pas augmenter les impôts, en expliquant que, depuis la suppression de la taxe professionnelle, la région n’a de toute façon plus d’autonomie financière et devra se contenter de ce que l’État lui donnera. Ainsi, le programme électoral a été établi à budget constant. Un programme « chiffré et sérieux » affirme le président socialiste, qui rappelle que Rhône-Alpes « emprunte en un an ce que l’État emprunte en une demi-journée. »
Puis, malgré un programme électoral très axé sur les enjeux locaux, Jean-Jack Queyranne n’a pas résisté à la tentation de donner une dimension nationale au scrutin, en y voyant « l’occasion de jeter aux oubliettes cette contreréforme des collectivités », qui, selon lui, « va dans le sens d’une récentralisation ».