3 électriciens s’affairent dans cette usine désaffectée du quartier de Montchat (Lyon 3ème). Des câbles pendouillent du plafond. "Il nous faut encore quelques semaines pour tout mettre aux normes", affirme l’un d’eux. Sachant que les autres chantiers n’ont même pas encore commencé. Des pancartes aux murs indiquent l’ancienne affectation des salles : zone export, atelier coupe, atelier couture est écrit sur des feuilles collées au mur. Des matériaux d’isolation s’entassent dans un coin. Le sol est délimité au scotch de couleur. « C’est l’emplacement des cloisons », avance Aurore du collectif Abi/Abo. Mais ce n’est qu’une supposition. « Je pense que c’est aux frichards de monter les cloisons », ajoute sa collègue Céline. Sans en être sure non plus. Dans leur bureau, un radiateur d’appoint tourne de temps en temps, car le chauffage central ne fonctionne pas et personne ne sait quand il sera réparé. Depuis la rentrée, c’est silence radio à la mairie.
Initialement la ville de Lyon avait enjoint les occupants de la friche RVI de faire place nette pour le 31 juillet dernier. 150 d’entre eux, triés sur le volet, devaient s’installer dans l’usine de la rue Lamartine. Problème, la ville ne devient propriétaire du bâtiment que le 1er septembre. Les frichards obtiennent alors un moratoire jusqu’à fin septembre, le temps de mettre les locaux aux normes. Un mois et demi plus tard, seule une poignée de personnes s’y sont installées. Dans certaines pièces, quelques objets ont été déposés, témoignant de la volonté d’un artiste d’aménager. D’autres comme le clown Buno ont fait le chemin inverse et sont retournés à la friche où électricité et chauffage fonctionnent.
Dehors, une pelleteuse s’affaire sur le terrain attenant pour agrandir le terrain de foot voisin. L’usine Lamartine est elle aussi vouée à la démolition pour laisser la place aux sportifs. Dans combien de temps ? Personne en le sait.
Toutes les photos du site Lamartine sont sur www.facebook.com/lyoninfo.