« Il y a une très grande méfiance des banques », note Jean-Jack Queyranne. Et la Région n’y échappe pas. Et ceci malgré une situation financière enviable. La note AAA que l’agence Fitch lui a décernée, n’est partagée qu’avec deux autres collectivités en France : la ville de Paris et la région Ile-de-France. De plus, elle est assortie d’une perspective stable, soit la meilleure notation possible.
Si les banques se méfient malgré tout, c’est que le AAA de Rhône-Alpes sauterait, si la France perdait le sien. Une perspective de plus en plus probable. D’autant plus que les banques, à court de trésorerie, rechignent désormais à prêter de l’argent aux collectivités.
Pour continuer à investir, la Région compte sur un emprunt obligataire, qu’elle devra lancer en 2012. Quand exactement ? Personne ne le sait. « Quand la nervosité des marchés sera revenue à un niveau acceptable », se borne de déclarer Jean-François Debat vice-président délégué aux finances.
Un niveau d’investissement élevé
« Près de 90% des investissements sont concentrés sur les lycées, le transport, l’action économique et l’aménagement du territoire, soit les compétences obligatoires de la Région. Les dépenses de fonctionnement sont elles à 85 % consacrées à ces mêmes compétences obligatoires », précise la majorité dans un communiqué.
Les lycées représentent ainsi un budget de 568 millions d’euros, la formation professionnelle et l’apprentissage 479 millions et les transports 567 millions.
Le niveau d’investissement demeure élevé avec 785 millions d’euros, soit peu ou prou autant que les deux années précédentes. Les dépenses de fonctionnement, elles, augmentent légèrement à 1655 millions. Dans ce contexte de crise, la fiscalité n’évoluera pas pour les ménages. Ainsi « la carte grise n’augmente pas pour la troisième année consécutive », se félicite Jean-Jack Queyranne.
Quant au soutien aux entreprises, il est doté d’un budget de 152 millions d’euros. Avec un changement d’approche, à l’en croire Jean-François Debat. « Historiquement la région les soutenait par des subventions, sans rien demander en retour », explique le vice-président. Grâce au Fond régional d’investissement (FRI), elle prend désormais des participations. Ainsi, si l’activité de l’entreprise se développe, la Région récupère sa mise. Toutefois, sur une dotation prévue de 15 millions d’euros, seuls 8 millions ont été trouvés pour l’instant. « Le tour de table n’est pas encore bouclé », indique Jean-François Debat.
Le Front de gauche, lui, souhaite limiter les aides aux seules entreprises qui ne versent pas de dividende. Dans le collimateur : « 4 ou 5 grandes entreprises qui se partagent 10 millions d’euros », précise Élisa Martin, la coprésidente du groupe. Elle souhaite utiliser cette somme au profit de petites entreprises qui rencontrent des difficultés d’accès au crédit. « Puisque l’enveloppe budgétaire stagne, il faut savoir quels sont les gens que l’on veut fâcher », ajoute Gilles Ravache, l’autre coprésident. « Cette règle s’applique déjà depuis plusieurs années », répond-t-on au PS. Sauf quelques « investissements très ponctuels dans les pôles de compétivité. »