« Difficile de dire Joyeux Noël quand des familles n’ont pas de toit. Cette exigence vitale bafouée, alors que célèbre-t-on, si la Nativité n’est pas cette invitation à saisir que nous sommes appelés à naître à une plus grande humanité ?
Difficile de dire Joyeux Noël quand des enfants sont à la rue ou vivent dans des abris les condamnant à des stigmatisations qui blessent leur aujourd’hui et détruisent leur avenir.
Ces situations indignes sont pourtant celles que collectivement nous consentons pour nous habituer à des statistiques qui disent la pauvreté et la précarité mais voilent la détresse des visages. Il y aurait bien un seul enfant qui serait dans une telle situation, ne point l’accueillir, c’est être plus déshumanisés que nous le pensons.
Taisez-vous disent certains, ne venez pas gâcher la fête ! Impossible de se taire si nous ne voulons pas faire de Noël une parodie ruinant l’espérance.
Le livre de l’Humanité nous rappelle qu’il n’y avait pas de place. L’auteur de la vie la trouve avec tous ceux qui suscitent la fraternité dans cette conviction que nous sommes tous égaux. Dieu ne s’est-il pas fait l’égal de l’homme : c’est Noël.
Si à Noël l’individu avec ses jugements, ses patiences quant à l’insupportable et ses illusions de l’immédiateté s’éloignait pour faire place à la personne. Magnifique alors cette heure d’enfantement, éloge de la fragilité qui, ô surprise, donne l’audace de quitter l’espace clos que fabrique notre vision des choses.
Ces enfants que notre société maltraitent, ne pourraient-ils pas être le signe d’une étoile pour nous mettre en route vers une terre habitable. Cette promesse a sa part de joie et de gravité. »