En 2010, l’État a dépensé 32 millions d’euros dans le Rhône pour financer 2756 places d’hébergement social. Un budget qui sera maintenu cette année, a promis Jean-François Carenco, annonçant qu’il compte néanmoins veiller à rationaliser les dépenses. Si une place revient en moyenne à 11 611 euros par an, certaines coûtent en effet le triple. Le préfet souhaite alors « optimiser l’accompagnement social ». « Ce qu’attendent les gens, ce n’est pas d’être hébergés dans des foyers mais d’en sortir », souligne Gilles May-Carle, directeur départemental de la cohésion sociale. « 990 personnes ont ainsi pu accéder à un logement adapté en 2010 », ajoute le responsable. C’est à dire soit à un logement social, soit à une place en maison relais.
Ces dernières sont réservées aux personnes qui par leur âge ou leur condition ne peuvent plus être réinsérées. 256 places leur sont actuellement réservées dans le Rhône. Le préfet prévoit d’en ouvrir 100 de plus cette année et 150 en 2012, dont 40 places réservées à des personnes souffrant de pathologies psychiques. « J’ai trouvé des opérateurs qui s’engagent et les crédits nécessaires », a annoncé Jean-François Carenco, sans plus de détails. Manquent les locaux.
Quant aux 470 sans-abris qui étaient logés dans des centres d’hébergement d’urgence pendant l’hiver, « 170 ont été accueillis dans des structures pérennes et 80 ont accepté l’aide au retour vers leur pays d’origine ». Parmi les personnes accueillies, il y avait « beaucoup beaucoup » de personnes d’origine étrangère, selon le préfet, notamment des Roms. Leur part aurait avoisiné les 80% selon une source proche du dossier. Quant aux restants, Jean-François Carenco s’est engagé à loger tous les enfants de moins de 10 ans avec leur mère à l’hôtel, soit une trentaine de personnes, en attendant d’ouvrir un centre qui leur sera dédié. « On ne doit pas donner le signal qu’il suffit de venir à Lyon pour trouver un hébergement », a prévenu le préfet. « J’ai une responsabilité collective et un devoir d’humanité que j’assume. »