Les élus du Sytral, propriétaire du réseau lyonnais de transport en commun, auront donc confirmé les informations qui ont fuité dans la presse, donnant vainqueur le sortant Kéolis. Outre l’actuel délégataire, 2 autres mastodontes du secteur avaient postulé pour reprendre la gestion du réseau TCL : les sociétés Transdev, filiale de la Caisse des dépôts, et Veolia Transport. Ils ont été départagé au terme d’un appel d’offres de 13 mois, qui a fait couler beaucoup d’encre. Le seul cahier des charges comprend 52 000 pages et chaque réponse en englobe quelque 12 000.
La réduction du déficit d’exploitation a été l’un des critères retenus par le Sytral. Kéolis était le mieux disant dans ce domaine avec une subvention totale limitée à 771,3 millions d’euros sur 6 ans. En échange, la société prévoit de supprimer 5 des 9 points de vente actuels. La qualité du service rendu aux voyageurs et le volet social ont également influé sur le choix.
C’est ce dernier point qui suscite les plus vives réticences du côté des syndicats. « L’économie se fait sur le dos des salariés », craint Jacky Albrand, délégué CGT. « Le taux d’absentéisme ne fait que galoper ce qui montre un vrai malaise chez les salariés. »
Béatrice Vesiller, seule à s’abstenir, partage cette « inquiétude sur la gestion sociale » et rappelle les grèves qui ont émaillé la rentrée 2009. « Ce n’est pas en choisissant les mêmes qu’on va retrouver le chemin du dialogue social. » L’abstention de l’élue verte a été accueilli avec sarcasme par Gérard Collomb, également membre du Sytral : « Une abstention de votre part est comme un "oui" de la part de beaucoup d’autres », a ironisé le maire de Lyon.
Repères
Le réseau TCL est le plus important réseau de transport urbain hors Ile-de-France. Il assure 1 350 000 voyages par jour avec ses quatre lignes de métro, quatre de tramway, deux funiculaires et une centaine de lignes de bus. 4600 personnes sont actuellement employées par Kéolis aux TCL.
