« La peine doit nécessairement tenir compte du bénéfice que l’auteur de l’infraction est susceptible de retirer. Et l’attitude de Toni Musulin, qui n’a rien dit et souhaite capitaliser sur le produit de son vol, incite à davantage de sévérité », a souligné M. Désert.
Nicolas Hennebelle, substitut du procureur qui représentait le parquet au procès du célèbre convoyeur de fonds, avait tenu un réquisitoire particulièrement sévère, dépeignant un homme « calculateur » et « parfois cynique », qui avait scrupuleusement préparé son coup, dénonçant le manque de coopération de Toni Musulin. « Dans cette fuite en avant judiciaire, cet homme aurait pu regretter, se rendre, ramener l’argent et dire "voilà, j’ai débloqué". Voyez-vous Monsieur Musulin, le ministère public l’aurait sans doute entendu », lui a lancé le magistrat, avant de réclamer la peine maximale de 5 ans d’emprisonnement ferme. « Il y avait quand même 12 millions d’euros », s’est-il justifié devant la presse. « Cinq ans, ça correspond tout à fait au trouble à l’ordre public qui est causé par Toni Musulin ».
Le tribunal, tout en condamnant sévèrement les actes de l’ancien salarié de la Loomis, s’est montré plus clément dans son jugement, ne lui infligeant que 3 ans de prison, en plus de 45 000 euros d’amende.
Me Hervé Banbanaste, l’un des deux avocats de Toni Musulin, qui avait salué un « jugement équilibré » en sortant du procès, dénonce l’acharnement du parquet son client : « le ministère public a choisi de continuer à essayer de lui mettre la tête sous l’eau et de ne pas lâcher avant que la décision ne lui convienne. »
Le nouveau procès devrait avoir lieu cet été devant la cour d’appel de Lyon.