« La chambre de l’instruction a jugé légales les conditions dans lesquelles les autorités monégasques ont remis Toni Musulin à la police française », s’étrangle l’avocat. « Elle a aussi jugé légal le fait, pour la police française, de mettre un ressortissant français en garde à vue à l’étranger », puisqu’elle a fait rétroagir la garde à vue. « Une grande première », persifle-t-il. « C’est comme si Putine mettais quelqu’un en garde à vue à Lyon. » Les avocats, qui comptent saisir la Cour de cassation dans le cadre d’une procédure d’urgence, dénoncent « une justice d’exception. »
Ce même jour, la détention provisoire de Musulin est arrivée à échéance. L’ancien convoyeur de fonds étant poursuivi pour le vol de 11,6 millions d’euros et tentative d’escroquerie, il ne peut être incarcéré de façon provisoire que 4 mois maximum. En prison depuis le 16 novembre, l’échéance est tombée ce mardi, à moins qu’il ne soit renvoyé en correctionnelle. Ses avocats ne se font guère d’illusion. « Tout est fait pour que Toni Musulin comparaisse à son procès les menottes aux poignets. »
En attendant, le prévenu qui est toujours à l’isolement à la prison de Corbas « fait des haltères et 500 pompes par jour, et joue au foot dans 20 m² », précisent ses avocats.