90% des techniciens étaient en grève, selon les syndicats. Le mouvement qui concerne toutes les catégories techniques, à l’exception des agents de maîtrise, ne concerne cependant pas les chauffeurs. Ainsi, la circulation des transports en commun n’était pas affectée ce matin. Du moins pas encore car les syndicats prévoient d’installer le mouvement dans la durée, sous forme de grève perlée de 59 minutes par jour. « Nous allons cibler les heures les plus pénalisantes », menace Didier Pochon, délégué syndical CGT.
En cause, encore et toujours le projet de réorganisation Edifis, imposé par la direction à la rentrée dernière contre l’avis des syndicats, qui à l’époque avait donné lieu à une grève dure. « La direction nous avait promis de ne pas toucher aux acquis sociaux », affirme un technicien affecté au Métro D. La réalité vécue est tout autre, à entendre ce salarié. En jeu, les temps de pause et les horaires, devenus plus souples, avec des réglementations qui varient d’un service à l’autre, à l’intérieur d’un seul et même entrepôt. « Avant, nous pouvions partir à 15h30, une fois que tous les bus étaient sortis de l’entrepôt », poursuit cet agent. Pratique pour aller chercher les enfants à l’école. « Maintenant nous sommes obligés de rester jusqu’à 16h ou 16h15, alors qu’il n’y a plus rien à faire. »
Pour Jacky Albrand, délégué CGT, aux avant-postes lors de la dernière grève, la réorganisation doit permettre de « compenser les baisses d’effectifs » dans les services techniques, baisses qui auraient dégradé la qualité du travail. « Pour changer une simple ampoule dans un bus, il faut attendre 1 mois, 1 mois et demi », affirme le syndicaliste. Pour Didier Pochon, les mesures sont toutefois inefficaces. « Ils n’y gagnent rien, c’est ridicule », s’étrangle-t-il. Depuis la mise en place d’Edifis, Jacky Albrand dit constater une fatigue généralisée chez les agents et une hausse de l’absentéisme. Pour y pallier, la direction a créé une commission Bien-être au travail, réunissant des représentants des salariés et de l’entreprise autour de l’ancien ministre du travail Jean Auroux.
Le mouvement de grève est prévu pour être reconduit d’une semaine sur l’autre. Une réunion devait néanmoins avoir lieu lundi matin à 11h entre direction et syndicats. La direction technique emploie quelque 800 salariés, repartis sur 10 entrepôts.