Pour qu’une station puisse être homologuée par Météo France, elle doit en permanence être exposée au soleil, tout en se trouvant à 10m minimum des immeubles et à plus d’1,50 du sol. « Alors, j’ai pris Google Earth et j’ai cherché ». L’îlot Amaranthes, un jardin collectif dans le 7ème était l’endroit idéal. Depuis mai 2009, un petit boîtier blanc y mesure toutes les deux minutes la température et l’humidité de l’air, et à chaque pluie la quantité d’eau tombée. Puis, la station envoie ses relevés par radio à René Serrière, qui en exploite trois autres, dont une chez lui à Pierre-Bénite.
C’est ancien directeur du service d’accueil des étrangers du département, qui se dit « pas scientifique pour un demi sou », s’intéresse depuis sa tendre enfance à la météo. « Gamin, je notais chaque jour le temps qu’il faisait », se souvient-il. Quand sa famille lui offre pour ses 70 ans une station météo, c’est le déclic. Avec d’autres passionnés, il a créé en février 2005, l’Association météorologique d’entre Rhône et Loire (AMRL) qui gère 45 stations, dont 6 autour de Lyon. Tous les mois, elle édite un bulletin, téléchargeable sur leur site. Vendu habituellement 85 centimes, le numéro 50 est téléchargeable gratuitement.
L’AMRL participe au réseau Météo Alerte et envoie ses relevés à Météo France en cas de tempête ou fort orage. Car même en 2009, l’office national s’appuie toujours sur un réseau de bénévoles pour affiner ses prévisions. Comme les veilleurs du temps, souvent des agriculteurs qui envoient leurs observations tous les matins et soirs. Autrefois beaucoup plus nombreux, « il en reste encore 15 à 20 dans le département », estime René Serrière.
L’association ne se contente pas de collecter des données, mais les décortique aussi, puis les recoupe avec les archives de Météo France. Sans surprise, le réchauffement climatique n’a pas épargné la région, mais ne se manifeste pas de la même manière partout. « Depuis 1880, la température moyenne a augmenté de 1,3 °C à Lyon mais seulement de 1 °C dans le Beaujolais », analyse René Serrière. Et l’année 2009 est particulière. Habituellement le pique de température se situe en juillet. Cette année, le mercure n’a pas encore cessé de monter. « On n’est pas au bout de nos peines », prévient l’artisan-météorologue, qui ne prévoit pas de rafraichissement avant mercredi.