La loi sur l’autonomie des universités donne de larges prérogatives en matière budgétaire aux présidents d’université. L’État ne fixe alors plus qu’une masse salariale globale, que les présidents peuvent dépenser comme bon leur semble. D’où la tendance de certains d’externaliser les services annexes pour les sortir du calcul. Car la sous-traitance rentre dans une autre ligne budgétaire, celle des frais de fonctionnement. Un marché de dupes, disent les syndicats. Selon leurs calculs, les salaires des quelques 80 femmes de ménage qui font briller Lyon 2 s’élèvent à 1 millions d’euros par an, tandis que l’externalisation du service coûterait 1,5 à 2 millions.
Si 25 agents bénéficient du statut de fonctionnaire, les autres enchaînent souvent des contrats précaires. C’est le cas de Joëlle, qui empile depuis 7 ans des CDD de 1 à plusieurs mois. Or, ce qui est toléré dans la fonction publique, est interdit dans le privé. D’où la crainte des 55 agents de perdre leur emploi.
Après le vote du Conseil d’administration, le dossier est mis temporairement en attente. « Des commissions vont être mises en place », espère Viviane Vernay, déléguée CGT. Surtout, en mars l’université se dotera d’un nouveau président, puisque Alain Tiran ne se représentera pas. D’autres manifestations auront sans doute lieu d’ici là. L’intersyndicale doit se réunir dans les prochains jours.