Conseil municipal

Lyon : un budget en hausse par temps incertains

Le Conseil municipal de Lyon a voté lundi un budget de 717 millions d’euros, en hausse de 3,5%, tirés notamment par les investissements qui font un bond de 17,1%. Ceci dans un contexte de crise et de raréfaction du crédit. « Un budget tout à fait extraordinaire », pour Gérard Collomb. L’opposition le trouve, au contraire, sans ambition et reste sceptique sur les réalisations annoncées. Les taux d’imposition ne bougeront pas.

Des recettes en hausse, des dépenses de fonctionnement maitrisés, « il y a peu de collectivités qui peuvent annoncer des chiffres aussi bons que ceux de la Ville de Lyon », s’est félicité le maire de la ville. Ainsi, le budget primitif voté lundi fait apparaître une épargne brute, soit la différence entre les recettes et les dépenses de fonctionnement, de 78,9 millions d’euros.

Elle servira à financer une grande partie des projets d’investissements prévus en 2012. Leur montant passe de 111 à 134 millions d’euros. Au menu entre autres : la livraison de la Halle d’athlétisme de la Duchère, la construction de 3 crèches collectives (148 places) et deux micro-crèches, le début de la transformation de la piscine du Rhône, la mise en chantier de 3 écoles et le travaux à Bellecour, aux Jacobains et dans le nouveau parc Sergent Blandan.

L’opposition, elle, reste sceptique face aux projets annoncés. « Vous réalisez depuis le début du mandat, moins de 80% des investissements prévus », a relevé Christophe Geourjon, pour le groupe Centristes et Démocrates (Modem de droite). 88% en 2011, a précisé l’adjoint aux finances Richard Brumm, qui table sur quelque 600 millions d’euros réellement investis pendant le mandat.

A l’UMP, on se montre critique sur l’augmentation des recettes. « La hausse appliquée en 2009 continue à produire son effet, positif pour vous, négatif pour les Lyonnais », a blâmé Michel Havard. Les taux d’imposition restant stables en 2009, la croissance des recettes attendue n’est toutefois due qu’à l’augmentation du nombre de logement à Lyon, et donc des taxes d’habitation et foncière, a précisé la mairie.

Quant au groupe Lyon divers droite, il a réclamé par la voix de son président Denis Broliquier, « un budget offensif intégrant les effets de la crise ». Le maire du 2ème arrondissement a déploré que les principaux postes de dépenses « augmentent de 2,9% pour les charges à caractère général, de 2% pour le personnel et de 3,8% pour les subventions », regrettant un budget qui n’a « pas de souffle, aucune innovation. »

L’accès au crédit incertain

« A qui allez vous emprunter ? » a également demandé Denis Broliquier, alors que le budget présenté prévoit 75 millions d’euros d’emprunts. « Il n’y a rien de dramatique », a tenté de rassurer Richard Brumm, avouant toutefois qu’il n’y a plus que 2 ou 3 banques qui répondent aux sollicitations de la mairie, contre 7 à 8 avant la crise.

Et ceci malgré une situation financière de la Ville saine, avec un stock de dettes en recul, passant de 430 millions d’euros en 2001 à 350 millions en 2012, soit le montant le plus bas depuis 1999. Une performance qui vaut à la ville une note AA, tendance positive, décernée par l’agence de notation Standard & Poor’s.

Publié le : mardi 20 décembre 2011, par Michael Augustin