« Il faut prendre un peu de hauteur », plaisante Michel Havard devant la baie vitrée du Restaurant de Fourvière et la vue imprenable sur Lyon qu’elle offre. Avant de déclarer : « je serai candidat à ma succession ». Ce n’est pas un scoop, ce qui suit non plus. Le candidat sortant fustige les « combines » et « tripatouillages sur le dos des Français », raille « la gauche (qui) échange des circos contre des tranches de centrale nucléaire et des emplois ». Un discours maintes fois répété à droite depuis deux jours.
« Fermer la centrale du Bugey, c’est mettre en péril 5 000 emplois directs et indirects de notre région », explique le député, qui est même allé jusqu’à dénicher l’entreprise Velan à Gerland, sous-traitant du nucléaire et menacé par l’accord PS-EELV, selon lui. Velan, dont les robinets industriels équipent certes de nombreuses centrales, travaille néanmoins aussi pour l’industrie pétrolière, chimique, navale, minière etc. Quant aux effectifs en péril, ils ont un peu gonflé dans la bouche de Michel Havard qui avance le chiffre de 350, alors que l’entreprise n’emploie que 200 personnes.
La première circonscription réservée à un Vert
Arraché mardi soir au terme d’intenses tractations, l’accord conclu entre le PS et ses partenaires écologistes au niveau national, réserve la première circonscription du Rhône à un Vert, soit de toute vraisemblance au vice-président régional Philippe Meirieu. « Inadmissible », a pesté Gérard Collomb, qui avait prévu d’y installer son compagnon d’armes et porte-flingue dans le dossier du Grand stade, Thierry Braillard.
Ragaillardi par les bisbilles à gauche, Michel Havard se garde de tout triomphalisme et affirme qu’il compte bien « battre les deux » Thierry Braillard et Philippe Meirieu. Et tant pis si sa circonscription, qui recouvre la partie sud du neuvième arrondissement, la totalité du cinquième, la Confluence, une grosse partie du septième et un petit bout du huitième, vote assez fermement à gauche.
« Je m’en suis aperçu », glisse le candidat, qui veut croire que « le débat de la présidentielle ne fait que commencer », compte sur le fait qu’il a « été très présent sur le terrain depuis (s)on élection » et promet « quelques belles surprises ».