Le chantier a trouvé son rythme de croisière

Musée des Confluences : le cristal brillera en 2014

Un puzzle tridimensionnel de plus de 100 000 pièces. Le futur Musée des Confluences donne bien du fil à retordre aux équipes de Vinci, en charge de ce chantier unique par sa complexité. 20 000 m³ de béton et 6600 tonnes d’acier sont nécessaires pour donner naissance à ce bâtiment futuriste, conçu par l’agence autrichienne Coop Himmelb(l)au et baptisé Cristal Nuage. Dès 2014 il présentera au public les collections de l’ancien musée Guimet.

« Une architecture puissante, qu’on aime ou qu’on n’aime pas », juge Hélène Lafont-Couturier, la nouvelle directrice des musées du département du Rhône (Confluences, Fourvière, Saint-Romain). Une architecture déconstructiviste signée Coop Himmelb(l)au, un cabinet d’architectes à qui on doit entre autres la BMW Welt à Munich, le siège de la Banque centrale européenne à Francfort ou l’Opéra de Guangzhou (Chine).

Un chantier d’envergure

Un socle semi-enterré, de 183 m de long sur 90 m de large et 8 m de haut, aux murs inclinés, forme la base du musée. Il accueillera notamment les locaux techniques et les salles de préparation. On y trouve également deux auditoriums d’une capacité de 120 et 340 places. Le plus petit des deux dispose de sièges amovibles, permettant aux spectateurs de s’allonger lors de manifestations « particulières », explique Xavier Gailhot, responsable de l’accueil des publics.

Le socle, dont la construction est d’ores et déjà achevée, repose sur pas moins de 5000 pieux en béton, enfoncés jusqu’à 20 m dans le sol graveleux de la pointe de la Confluence. Gagné petit à petit sur le fleuve depuis le XVIe siècle, la Confluence avait été remblayée avec « tout ce qu’on trouvait à l’époque à Lyon », et dont on ne voulait plus en ville, explique Laurent Bavière, directeur du chantier chez Vinci.

La centaine d’ouvriers qui s’affaire sur le chantier s’est attaquée depuis l’automne dernier à la charpente en acier, un gigantesque meccano de 100 000 pièces pour supporter la toiture en inox et verre. Pas moins de 250 000 boulons sont nécessaires pour assembler les poutres. Sur cette structure viendront alors se poser 17 000 plaques en inox et 300 panneaux photovoltaïques pour le nuage et 1500 vitres pour la partie cristal. Et il n’y a quasiment pas deux pièces identiques.

L’inox a subi un traitement spécial aux microbilles pour lui confier un aspect mat, proche de l’aluminium. La partie nuage s’élève sur 5 niveau et culmine à 37 m de hauteur. D’une surface utile de 8700 m², il renferme les salles d’exposition, mais aussi des espaces de restauration et des bureaux.

La partie cristal, au nord du bâtiment, sous sa verrière de 36 m de haut, s’ouvre vers la ville. C’est ici que se trouve l’accueil du public et les escalators monumentaux qui permettront d’accéder aux expositions. Les passerelles de liaison s’enroulent autour d’un puits dans lequel la verrière s’enfonce de façon spectaculaire comme un tourbillon, jusqu’à toucher le sol (photo).

La bâtisse offre 6000 m² de surface d’exposition : 3000 m² pour la collection permanente et autant pour des expositions temporaires. Celles-ci sont réparties en 5 salles de 200 à 1500 m².

Des retards qui s’accumulent, un prix qui explose

Toutefois, tout n’a pas été simple. Le chantier a démarré en 2006 mais rapidement les problèmes se sont accumulés. A peine les fondations creusées, un premier groupement d’entreprises a jeté l’éponge en 2008. De consultation infructueuse en appel d’offres, Vinci fut désigné en janvier 2010 pour reprendre les travaux qui n’ont redémarré qu’à la rentrée de la même année.

En parallèle, le coût de ce bâtiment de 22 000 m², auquel il faut ajouter 20 000 m² à l’extérieur, est désormais évalué à quelque 200 millions d’euros, soit plus de trois fois le budget présenté en 2001.

En attendant l’ouverture au public, une maquette du nuage de cristal est exposé dans un espace d’information installé sur le site. Les travaux peuvent être observés du haut d’une terrasse surplombant le chantier ou lors d’une visite (sur réservation). Les photos du chantier sont visibles sur www.flickr.com/lyoninfo.

L’ouverture, elle, est pour l’instant toujours prévue pour février 2014. La construction du musée affiche toutefois à nouveau 6 mois de retard sur le dernier planning communiqué il y a à peine 2 ans. Elle ne devrait s’achever qu’en novembre 2013. La préparation de l’exposition devrait alors se faire en 3 mois au lieu des 12 mois initialement prévus. Pas de quoi ébranler la sérénité d’Hélène Lafont-Couturier : « le calendrier est verrouillé comme les écrous de Vinci », veut croire la directrice.

Info : espace d’information : ouvert du mardi au samedi de 13h à 18h, dimanche de 10h à 12h et de 13h à 18h. Rens. : 04 72 69 05 00

Publié le : mercredi 11 avril 2012, par Michael Augustin